Déblayer, nettoyer, puis se relancer. Vite, très vite. D’abord, se débarrasser des décombres encore fumants des immeubles incendiés et retirer ces tristes panneaux de contreplaqué qui protègent les magasins dévalisés…
Depuis trois jours, Montargis, sous-préfecture du Loiret, s’empresse d’effacer les traces des violences urbaines qui l’ont frappée en plein cœur durant la longue nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin. Pour Benoit Digeon, le maire (Les Républicains, LR) de la commune de 15 000 habitants, penser à ce « jour d’après » est une obsession. L’élu de 70 ans poursuit un seul objectif : tourner la page des émeutes. Voilà ce qu’il répond inlassablement à ses administrés qui l’interrogent, la gorge serrée, sur le devenir de leur cité.
La ville compte beaucoup de retraités qui n’avaient jamais assisté à un tel déchaînement de haine. « La dernière catastrophe, c’était en 2016 quand le Loing a quitté son lit, les poissons nageaient dans les rues. Et puis on a eu le Covid mais ça… », raconte, médusé, Jean-Yves, un vieux Montargois.
En ce dimanche matin 2 juillet, Benoit Digeon peine à dissimuler son agacement. Il ne supporte plus de voir les gravats et les poutres calcinées de l’immeuble pris pour cible par les vandales, qui s’est effondré place Mirabeau, près de l’église Sainte-Madeleine, joyau architectural de la région. L’édile demande au chef de chantier d’accélérer les travaux. Pas si simple. Des poutres fragilisées menacent le bâtiment voisin dont le toit a lui aussi brûlé.
Terrible cicatrice
Derrière les barrières de protection, des lève-tôt s’amusent de voir leur maire s’agiter. Ils ne quittent pas des yeux les ruines qui leur font face, terrible cicatrice du passage des 300 casseurs qui ont déferlé trois jours plus tôt en centre-ville aux cris de « on va brûler Montar’ ». Cette nuit de fin juin, la horde vêtue de noir et cagoulée a visé en priorité les boutiques de tabac, de téléphonie, et de jeux vidéo.
Au total, quatre-vingts magasins ont été dégradés et quinze pillés. Deux autres immeubles ont succombé aux flammes des cocktails Molotov. « Tout ça pour venger le jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre ? Je peux comprendre la colère mais regardez les murs de notre ville, il n’y a aucun graffiti qui fait allusion à cette mort. Alors quoi ? », soupire Nadia rencontrée place Mirabeau.
Se relancer ? Bruno Chaton, 46 ans, veut y croire mais à la pâleur de son teint, on comprend qu’il a besoin d’un peu de temps. L’immeuble près de l’église hébergeait sa pharmacie, l’une des plus grandes de Montargis. « Je n’ai plus rien, ils ont volé les médicaments et puis tout a brûlé. Heureusement, je n’étais pas de garde car je dors alors dans une chambre au premier étage. » Le pire aurait pu arriver, il en est conscient. La municipalité a promis de lui trouver un nouvel emplacement et de bousculer le calendrier des indemnisations. « Et puis, se reprend-il, moins abattu, ces messages de soutien reçus de nombreux confrères, ça donne la pêche. Oui, c’est vrai, je repars de zéro, mais je vais repartir. »
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