À Paris, les 500.000 foyers fournis en gaz seraient raccordés à un réseau jugé «fragile»

À Paris, les 500
À Paris, les 500
La rue Saint-Jacques, à Paris, où une violente explosion s’est produite mercredi peu avant 17 heures. GONZALO FUENTES / REUTERS

Une explosion a eu lieu dans le Ve arrondissement de la capitale ce mercredi et pourrait être causée par une fuite de gaz.

Les causes exactes de l’explosion qui s’est produite ce mercredi au 277 rue Saint-Jacques à Paris ne sont pas encore établies. Des témoins présents au moment du drame relatent toutefois une «odeur de gaz» qui constitue une indication de taille sur les origines du drame. Les Parisiens se souviennent encore de l’épisode de la rue de Trévise, dans le IXe arrondissement, où une fuite de gaz avait fait 4 morts et 66 blessés en 2019.

Des élus de la capitale avaient alerté à l’époque sur l’état de vétusté du réseau de gaz parisien. Alexandre Vesperini , alors membre de la commission supérieure de contrôle du gaz de la ville en sa qualité d’élu (DVD) du VIe arrondissement, avait indiqué dans Le Parisien que le gaz constitue «le problème numéro un de Paris» aux yeux des sapeurs pompiers, ainsi que «la hantise de tous les maires d’arrondissement». En réponse à ces accusations, le principal distributeur de gaz en France GRDF rappelait que «le réseau de gaz parisien fait l’objet d’une surveillance permanente et d’un contrôle rigoureux».

Contacté ce mercredi, Alexandre Vesperini réaffirme ses propos et regrette que ses propositions n’aient pas été «particulièrement suivies». L’ancien élu réclamait à l’époque que la commission se réunisse plus souvent, et soit plus transparente sur l’état des 2000 km de tuyauterie de gaz. «Des canalisations faites de différents matériaux», dont les origines datent de la fin du XIXe siècle. «Aujourd’hui, il n’y a pas d’open data consacré à l’âge, à la qualité et à la sécurité du réseau de gaz. Il faudrait une cartographie rue par rue», lance-t-il, réclamant davantage de transparence pour les 500.000 foyers raccordés au gaz dans la capitale.

Des dizaines de milliers de foyers concernés

Interrogé ce mercredi par Le Figaro, le maire du VIe arrondissement parisien, Jean-Pierre Lecoq, confirme que «le réseau de gaz est fragile» et qu’il nécessite un entretien régulier. «Il y a énormément d’immeubles haussmanniens reliés au réseau de la ville, des dizaines de milliers de foyers sont concernés», estime-t-il. Selon la Compagnie parisienne de chauffage urbain, 36% des habitations de la capitale sont en effet raccordés au réseau de gaz. Une infrastructure qui se trouve selon plusieurs sources dans des états très divers, de très bon à très vétuste selon les rues.

Autre spécificité parisienne, l’entretien du réseau de gaz est en très grande partie réalisé par GRDF qui a une «quasi-exclusivité de gestion» dans la capitale, explique-t-on à la ville de Paris. Si la ville chapeaute l’entretien du réseau public, les copropriétés ont à leur charge les conduites de gaz à l’intérieur des immeubles. «Dans mon arrondissement, quasiment tout le réseau a été refait à neuf, afin de remplacer le réseau originellement fabriqué en tôle bitumée par des canalisations dites flexibles en caoutchouc qui ne risquent plus d’exploser, explique Jean-Pierre Lecoq. Mais il y a les conduites de gaz à l’intérieur de l’immeuble qui dépendent du syndic de copropriété et non de la ville. L’immeuble a-t-il été bien entretenu ?»

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