Il est un peu plus de 10 heures, ce jeudi 8 juin, lorsque le directeur du cabinet de Gérald Darmanin reçoit l’appel d’Yves Le Breton, préfet de Haute-Savoie. Le haut fonctionnaire tente de rester factuel malgré l’épouvante qui vient de saisir Annecy. Trente minutes plus tôt, un individu a poignardé quatre petits enfants, âgés de 22 mois à 3 ans, certains dans leurs poussettes, ainsi que deux adultes, dans un parc situé au bord du lac d’Annecy. Le ministre de l’intérieur, au Luxembourg pour le conseil européen « Justice et affaires intérieures », le « JAI », transmet les éléments qu’il reçoit au compte-goutte aux services du chef de l’Etat et à la première ministre, Elisabeth Borne, puis décolle à la hâte pour Annecy.
A Paris, le drame s’affiche en « une » des chaînes et sites d’information. S’agit-il d’un djihadiste ? D’un forcené ? A ce moment-là, on sait seulement qu’il s’agit d’un réfugié syrien, qui a obtenu le droit d’asile en Suède. Il a une trentaine d’années et des papiers d’identité sur lui. La secrétaire d’Etat aux associations, Marlène Schiappa, qui s’était rendue à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) après l’assassinat de Samul Paty en octobre 2020, envoie un message de soutien à celui que les ministres appellent « GD ». Et s’inquiète, déjà, de l’amalgame qui pourrait être fait avec les questions migratoires.
Depuis l’automne 2022, le gouvernement tergiverse sur le projet de loi immigration. Le texte, qui mêle des mesures restreignant l’accueil des étrangers et d’autres facilitant la régularisation de travailleurs sans papiers exerçant dans des métiers « en tension », hérisse la droite.
« Une lâcheté absolue »
Dans un tweet, Marlène Schiappa fait part du « choc » ressenti avant d’être rappelée à l’ordre, comme l’ensemble du gouvernement, par les services de Matignon : « Merci de ne pas vous exprimer avant le président et la première ministre. » Emmanuel Macron a déjà fait part de son émoi sur Twitter parlant d’une « attaque d’une lâcheté absolue » et d’une nation « sous le choc ». Mais Elisabeth Borne, en route pour Annecy, n’a pas encore pris la parole.
A l’Assemblée nationale, la proposition de loi (PPL) du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) cherchant à abroger la réforme des retraites devait être débattue. Mais après une interruption de séance, Charles de Courson, à l’origine de la PPL qui a été vidée de sa substance un peu plus tôt par le camp présidentiel, décide avec les siens de retirer le texte alors que la nouvelle de la tragédie se diffuse dans la salle des quatre colonnes.
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