Au Soudan, des acteurs du conflit visés par des sanctions américaines

Au Soudan, des acteurs du conflit visés par des sanctions américaines
Au Soudan, des acteurs du conflit visés par des sanctions américaines

Les États-Unis ont imposé, jeudi, des sanctions économiques et des restrictions de visas « contre les acteurs qui entretiennent la violence » au Soudan. Celles-ci visent en particulier à tarir les sources de financement de l’armée et des paramilitaires.

Publié le : 02/06/2023 – 10:08

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Les violences au Soudan sont une « tragédie » qui « doit cesser ». Les mots sont de Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, pour qualifier le conflit en cours dans le pays. Dans un communiqué publié jeudi 1er juin, il a aussi déclaré que les États-Unis ont imposé des sanctions économiques et des restrictions de visas « contre les acteurs qui entretiennent la violence » au Soudan – avec dans le viseur l’armée et des paramilitaires.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a parlé, lui, dans un communiqué séparé, de mesures prises « en réponse aux violations de l’armée soudanaise et des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de leurs obligations », dénonçant notamment des « pillages, des attaques d’habitations et d’infrastructures civiles, de bombardements aériens et de l’artillerie (…) et l’obstruction à l’acheminement de l’aide humanitaire ».

Les restrictions de visas visent des responsables des deux camps, qui ne sont pas identifiés, ainsi que d’anciens membres du régime d’Omar el-Béchir. Les sanctions économiques visent aussi plusieurs entreprises soudanaises de l’industrie de la défense et de l’armement, dont Sudan Master Technology, qui soutiennent l’armée.

Du côté des FSR, les États-Unis s’en prennent à la compagnie minière Al Junaid qui gère plusieurs mines d’or au Darfour, dans le nord-ouest du pays, et finance les paramilitaires.

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Ces sanctions ne visent pas, toutefois, directement les généraux en conflit.

« Crainte d’un conflit prolongé et de grandes souffrances pour le peuple soudanais »

À Oslo, où il se trouve en déplacement, Antony Blinken avait auparavant fait savoir que Washington viserait les dirigeants qui ont mené le Soudan « dans la mauvaise direction », après l’échec d’une trêve négociée par les États-Unis. Il a bien précisé que les « deux parties » au conflit étaient responsables de cette situation.

Depuis le début des combats le 15 avril, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane comme les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo ont accepté une dizaine de trêves avant de les violer aussitôt.

Jake Sullivan a estimé dans son communiqué que le « bain de sang » à Khartoum et au Darfour était « effroyable ». Il a ajouté que la rupture de la dernière trêve « ne faisait que renforcer notre crainte d’un conflit prolongé et de grandes souffrances pour le peuple soudanais ».

Selon l’Unicef, plus de 13,6 millions d’enfants ont besoin d’aide humanitaire au Soudan, dont « 620 000 en état de malnutrition aiguë qui, pour moitié, pourraient mourir s’ils ne sont pas aidés à temps ».

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En outre, 350 000 autres personnes ont fui dans les pays voisins : la moitié en Égypte, les autres au Tchad, au Soudan du Sud, en Centrafrique ou en Éthiopie, tous en proie à des violences et qui redoutent une contagion.

Car la situation devient chaque jour plus critique : le Soudan est au bord de la famine, selon l’ONU, et la saison des pluies approche avec le risque d’épidémies.

Avec AFP

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