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Ils se tiennent côte à côte sur la scène de la Cité de la musique. Ces deux-là se connaissent depuis le début des années 1970, ont été très proches, se sont éloignés puis retrouvés vingt ans plus tard. Lunettes noires, ensemble en cuir pour Bashung, lunettes fumées, veste noire, fine écharpe blanche autour du cou pour Christophe. En ce mois de juin 2005, et pendant six jours, le premier s’est vu remettre les clés de la salle parisienne pour revisiter son répertoire, explorer son univers musical et cinématographique, choisir ses invités – dont le chanteur d’Aline – pour une série de concerts et de projections à guichets fermés.
Une guitare douze cordes fait entendre les accords des Mots bleus. Un violoncelle en souligne la mélodie. Premier couplet et refrain pour Bashung. Puis Christophe monte sur scène pour poursuivre en duo cette chanson sortie en 1974 et qui fut l’un des plus gros succès de sa carrière.
Les deux chanteurs sont au diapason, chacun dans son registre mais complémentaire. A près de trente ans de distance, Bashung et Christophe opèrent là, avec une complicité et un plaisir manifestes, le lien entre leurs versions respectives si uniques de ce titre magnifique écrit par Jean-Michel Jarre (sur une musique de Christophe). « Je vous le confie », souffle Bashung au public en quittant la scène, laissant le micro à celui dont il a su s’approprier Les Mots bleus de la plus belle manière.
Tout en puissance retenue
La reprise date de 1992. Elle figure en premier sur l’album collectif Urgence. 27 artistes pour la recherche en faveur du sida, porté par Etienne Daho. Elle sera plus tard incluse sur le double album Climax, sorti en 2000 et à travers lequel Bashung s’offre non pas une banale compilation mais un retour enrichi (live, reprises, réinterprétations, duos) sur son œuvre. A l’époque, le chanteur vient de connaître un succès public avec l’album et la tournée Osez Joséphine (1991), les deux marqués d’une forte empreinte musicale américaine. Sa relecture des Mots bleus – tout comme celle de Nights in White Satin, des Moody Blues, présente sur cet album en partie enregistré à Memphis (Tennessee) – reste donc baignée d’une tonalité très organique.
Christophe avait emmené cette chanson de la timidité, de la difficulté à dire les sentiments et à faire le premier pas, dans le registre du slow nimbé de nappes synthétiques. Bashung fait parler les cordes. Les arrangements soyeux, avec guitares sèches et nappes de violons, réchauffent l’atmosphère du square où « les fleurs poétisent » et la solitude de l’amoureux transi devient plainte fiévreuse. A la voix effacée, presque craintive du « Beau Bizarre », Bashung oppose la sienne, tout en puissance retenue, et bouleverse dans un final où surgissent mille tourments (« Je lui dirai… »).
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