Nous sommes en janvier 2031, la Station spatiale internationale (ISS) vit ses dernières heures. Après trente années de rotation autour de la Terre, ce vaisseau qui a accueilli à son bord des centaines d’astronautes en provenance de dix-neuf pays est « désorbité », une manière pudique de dire qu’il est renvoyé dans l’atmosphère pour se désintégrer.
Des fragments de ces 400 tonnes plongent au fond de l’océan Pacifique, au point Nemo, l’endroit du globe le plus éloigné de toute terre émergée. C’en est fini de ce laboratoire international bâti par la NASA, avec le concours des grandes agences européenne, russe, canadienne, japonaise, et qui a coûté 150 milliards de dollars (135,7 milliards d’euros).
Et, pourtant, à cette même place, une autre station prendra le relais, mais, cette fois, il s’agit d’une installation entièrement privée, conçue par la start-up américaine Axiom Space, qui se décrochera alors de l’ISS.
Six ans auparavant, en 2025, tel le coucou, des modules de cet ensemble seront venus se greffer sur le vaisseau international, constituant ainsi la première station spatiale commerciale en orbite basse à 400 kilomètres de la Terre. Avec pour particularité d’avoir un hôtel pour touristes et des espaces loués aux chercheurs ou aux entreprises voulant mener des expériences scientifiques dans un environnement de microgravité.
En attendant que cette fiction devienne réalité, la firme de Houston (Texas) a effectué, en 2022, une première mission privée dans l’ISS, avec quelques clients triés sur le volet, à la suite d’un accord avec la NASA. Un agrément d’autant plus aisé à obtenir que le cofondateur et dirigeant de l’entreprise, Michael Suffredini, a travaillé dans cette agence américaine où il fut pendant dix ans, de 2005 à 2015, responsable du programme ISS, avant de lancer, l’année suivante, sa start-up.
Séjour d’une dizaine de jours
La deuxième mission a débuté dimanche 21 mai, à 17 h 37 (23 h 37, heure de Paris), quand une fusée Falcon de Space X s’est élancée de Cap Canaveral, en Floride, emportant le vaisseau Dragon. A son bord, un équipage de quatre personnes, une ancienne astronaute de la NASA, responsable du programme, un homme d’affaires américain champion de course automobile, qui pilotera le vaisseau vers l’ISS, et deux astronautes saoudiens – un homme, une femme – pour un séjour d’une dizaine de jours. Ce lancement, comme le précédent, a été effectué sans trop de publicité. Rien à voir avec l’exubérance des deux milliardaires Jeff Bezos et Elon Musk, quand, à l’été 2021, ils rivalisaient pour être le premier à envoyer des passagers dans l’espace.
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