Biden fait pression sur les géants de la tech pour règlementer l’intelligence artificielle

Biden fait pression sur les géants de la tech pour règlementer l'intelligence artificielle
Biden fait pression sur les géants de la tech pour règlementer l'intelligence artificielle

Washington (AFP) – Joe Biden a assuré vendredi vouloir encadrer « avec responsabilité et sécurité » le développement de l’intelligence artificielle (IA) lors d’une réunion à la Maison Blanche avec les géants de la tech, qui se sont engagés à combattre tant les cyberattaques que la fraude.

Publié le : 21/07/2023 – 22:30Modifié le : 21/07/2023 – 22:29

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« L’intelligence artificielle constitue une énorme, énorme promesse d’incroyables opportunités, mais elle présente aussi des risques pour notre société, notre économie et notre sécurité nationale », a déclaré le président américain.

Aux côtés des dirigeants d’Amazon, Anthropic, Google, Inflection, Meta, Microsoft et OpenAI, Joe Biden a affirmé que « le groupe ici (présent) sera essentiel pour guider cette innovation avec responsabilité et sécurité ».

Alors que ces sept entreprises se sont engagées à respecter « trois principes qui doivent être fondamentaux au développement de l’intelligence artificielle », à savoir la sûreté, la sécurité et la confiance, Joe Biden a salué leur engagement à « pousser une innovation responsable ».

« Nous verrons plus de changements technologiques dans les 10 prochaines années ou même dans les prochaines années que nous n’en avons vu au cours des 50 dernières années. Cela a été une révélation étonnante pour moi », s’est ému le président démocrate.

Election de 2024

Mais les craintes liées à cette puissante technologie s’intensifient, des dangers pour les consommateurs (fraude) et les citoyens (désinformation) au risque de perdre de nombreux emplois.

Concrètement, ces sept entreprises ont notamment promis de tester leurs programmes informatiques en interne et en externe avant leur lancement. Elles se sont également engagées à investir dans la cybersécurité et à partager des informations pertinentes sur leurs outils, y compris d’éventuelles failles, avec les autorités et les chercheurs.

Elles doivent aussi « développer des techniques solides pour s’assurer que les utilisateurs savent quand des contenus ont été générés par de l’IA, comme un système de marquage en filigrane », ajoute la Maison Blanche.

Jusqu’à présent, les principales entreprises concernées se sont montrées plutôt réticentes à l’idée d’ajouter de telles marques sur les contenus créés avec leurs programmes.

Les fausses photographies et les montages perfectionnés (« deepfake ») existent depuis des années, mais l’IA générative, capable de produire du texte et des images sur simple requête en langage courant, fait craindre un déferlement de faux contenus en ligne.

Ceux-ci peuvent servir à fabriquer des arnaques ultra crédibles ou encore à manipuler l’opinion. Une perspective particulièrement inquiétante à l’approche de la présidentielle américaine de 2024.

« Actionner tous les leviers »

Le comité de soutien de Ron DeSantis, grand rival de Donald Trump dans la course à l’investiture du parti républicain, a déjà utilisé dans un spot publicitaire une fausse voix générée par intelligence artificielle et ressemblant à s’y méprendre à celle de l’ancien président.

« Nous devons actionner tous les leviers du gouvernement fédéral afin d’encadrer » ce secteur et « travailler » avec le Congrès afin de légiférer, a déclaré le chef de cabinet de la Maison Blanche, Jeff Zients, au site d’informations Axios.

Il a ajouté qu’une loi est nécessaire pour disposer d’expertise au sein du gouvernement fédéral et pour « avoir l’autorité réglementaire pour tenir le secteur privé responsable de ses actions ».

Les tensions politiques actuelles au Congrès — où les républicains tiennent la Chambre — rendent l’adoption de nouvelles lois sur l’IA peu probables dans l’immédiat, mais le gouvernement a indiqué travailler à un décret sur la sécurité dans ce domaine.

Les engagements de l’industrie obtenus par l’administration de Biden sont « un premier pas important », selon Paul Barrett, directeur adjoint du Center for Business and Human Rights de l’université de New York.

« Mais comme ils ne sont pas soumis à sanction en cas de non respect, il est vital que le Congrès vote sur des lois rapidement », a-t-il ajouté.

La Maison Blanche a également assuré qu’elle travaillait avec des alliés à l’étranger pour rechercher « un cadre international solide pour régir le développement et l’utilisation de l’IA » dans le monde.

Le sujet était au premier plan lors du G7 au Japon en mai, et la Grande-Bretagne s’apprête à organiser un sommet international sur l’IA, sans doute à l’automne prochain.

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