EN DIRECT – Destruction du barrage Nova Kakhovka : un acte «brutal» et «scandaleux», dénonce l’Otan

EN DIRECT Destruction du barrage Nova Kakhovka : un acte «brutal» et «scandaleux», dénonce l’Otan
EN DIRECT Destruction du barrage Nova Kakhovka : un acte «brutal» et «scandaleux», dénonce l’Otan

En résumé :

– Le barrage hydroélectrique Nova Kakhovka, situé sur le fleuve Dniepr près de Kherson, dans le sud-ouest de l’Ukraine, est en partie détruit à la suite d’au moins une explosion ce mardi 6 juin au matin. On ignore qui est à l’origine du sinistre.

– La destruction de l’infrastructure a libéré d’importantes quantités d’eau. Plusieurs villages proches sont inondés, et l’Ukraine évacue des habitants.

– La présidence ukrainienne accuse la Russie d’avoir détruit le barrage pour «freiner» sa contre-offensive. Les autorités russes installées à Kherson affirment qu’il s’agissait de «multiples frappes» ukrainiennes.

Barrage de Kakhovka en Ukraine : «Attaquer des civils et des objectifs non stratégiques est un crime de guerre». Professeure des universités en droit public à l’université Jean-Moulin de Lyon, Mathilde Philip-Gay vient de publier Peut-on juger Poutine ? (Albin Michel). Cette juriste qui appelle à la création d’un tribunal spécial pour juger le crime d’agression contre l’Ukraine détaille les poursuites qui peuvent être engagées après la destruction partielle, ce mardi, du barrage hydroélectrique de Kakhovka situé sur le fleuve Dniepr.

«Le monde doit réagir», lance Zelensky après l’attaque du barrage de Kakhovka. «Le monde doit réagir», a lancé mardi le président Volodymyr Zelensky à la suite de la destruction partielle du barrage de Kakhovka dans le sud de l’Ukraine, que Kyiv impute à Moscou, ce que la Russie nie catégoriquement. «Le monde doit réagir. La Russie est en guerre contre la vie, contre la nature, contre la civilisation», a-t-il cinglé sur Telegram, accusant les Russes d’avoir «miné» le barrage avant de le faire «exploser».

Raphaël Glucksmann dénonce «un acte terroriste de grande ampleur». L’eurodéputé voit en cette attaque «une nouvelle preuve que le régime russe est un régime terroriste». Il réitère la nécessité de vaincre militairement la Russie et de poursuivre et juger ses dirigeants. Raphaël Glucksmann a affirmé sur Twitter qu’inonder «volontairement une région densément peuplée est un acte terroriste de grande ampleur».

24 localités inondées après l’attaque du barrage de Kakhovka. Vingt-quatre localités étaient inondées mardi après l’attaque dans la nuit du barrage de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine, a affirmé le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, selon qui «environ un millier» de civils ont été évacués de la zone. «A ce stade, 24 localités en Ukraine ont été inondées. Le ministère de l’Intérieur a déjà évacué environ un millier de personnes. L’évacuation se poursuit», a-t-il déclaré à la télévision ukrainienne.

Les bénévoles de la Croix Rouge s’activent. La destruction du barrage de Nova Khakovka a libéré d’importantes quantités d’eau. Plusieurs villages proches sont inondés, et l’Ukraine évacue des habitants. 16 000 personnes se trouvent «en zone critique», d’après Oleksandre Prokoudine, chef de l’administration militaire de la région de Kherson. Sur place, les bénévoles de la Croix Rouge ukrainienne ont commencé à aider les populations.

L’Ukraine réclame une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Ukraine a réclamé mardi une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU à la suite de la destruction partielle du barrage de Nova Kakhovka (sud), dans une région contrôlée par Moscou, à qui elle impute la responsabilité de l’incident, ce que la Russie nie. «L’Ukraine réclame une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies», a indiqué dans un communiqué le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, appelant l’UE et le G7 «à imposer de nouvelles sanctions dévastatrices à la Russie».

Les images de Kherson face à la crue.


Les eaux de crue atteignent le centre communautaire de Novaya Kakhovka après la rupture d'un barrage à la centrale hydroélectrique de Kakhovka.

© Fournis par Liberation Les eaux de crue atteignent le centre communautaire de Novaya Kakhovka après la rupture d’un barrage à la centrale hydroélectrique de Kakhovka.


L'effondrement partiel du barrage a provoqué un déversement d'eau en aval. Il a été demandé à la population des zones adjacentes de se préparer à l'évacuation.

© Fournis par Liberation L’effondrement partiel du barrage a provoqué un déversement d’eau en aval. Il a été demandé à la population des zones adjacentes de se préparer à l’évacuation.

La destruction du barrage fait craindre des conséquences écologiques importantes. «150 tonnes d’huile moteur» se sont déversées dans le fleuve Dniepr à la suite de la destruction du barrage hydroélectrique de Nova Kakhovka, ont indiqué les responsables ukrainiens. «Il existe également un risque de nouvelles fuites d’huile, ce qui a un impact négatif sur l’environnement», a fustigé sur Telegram Daria Zarivna, conseillère presse du chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.

La région de Kherson, l’une des lignes de front du conflit. Longtemps occupé par les Russes après l’invasion de février 2022, l’oblast de Kherson, où se trouve la commune de Nova Kakhovka, a peu à peu été repris par les Ukrainiens. La ville de Kherson elle-même a fini par être libérée en novembre 2022. Mais, depuis, le retrait des troupes russes sur la rive gauche du Dniepr a transformé la région en ligne de front, avec des conséquences funestes pour les habitants, comme le racontait Libération sur place.

Loin du front. A Roland-Garros, la participation des athlètes russes et bélarusses sur fond de guerre en Ukraine est pointée comme l’exemple d’une bonne cohabitation par le Comité international olympique. Mais le malaise est en réalité palpable dans les travées de la porte d’Auteuil. Notre analyse.

Un acte de «sabotage délibéré» ukrainien, selon Moscou. Pour le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, c’est bien l’Ukraine qui est responsable de l’explosion du barrage hydroélectrique Nova Kakhovka ce mardi. «Il s’agit sans équivoque d’un acte de sabotage délibéré de la partie ukrainienne qui a été planifié et réalisé sur ordre de Kyiv», a-t-il déclaré à la presse, disant rejeter «fermement» les accusations des autorités ukrainiennes qui en imputent la responsabilité à Moscou.

Londres dénonce un «acte odieux». Selon le chef de la diplomatie britannique James Cleverly, «la destruction du barrage de Kakhovka est un acte odieux», assimilable à un «crime de guerre». «Le Royaume-Uni est prêt à soutenir l’Ukraine et les populations touchées par cette catastrophe», a-t-il ajouté sur Twitter. De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a considéré dans un entretien télévisé que les événements de ce matin s’inscrivent «dans la lignée de nombreux crimes que nous avons vus en Ukraine, commis par des soldats russes», mais qu’ils donnent «une nouvelle dimension» à la guerre menée par Vladimir Poutine.

Le maire de Nova Kakhovka confirme l’inondation dans sa ville. «La ville est inondée», a déclaré à la télévision russe Vladimir Leontiev, maire de Nova Kakhovka, cité par les agences de presse russes. Des photos montrent l’irruption de quantités importantes d’eau dans le centre de cette ville qui comptait près de 45 000 habitants avant l’agression russe de février 2022.

La nature également submergée. Mykhailo Podolyak, le conseiller principal du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a déploré les conséquences de la destruction du barrage qui retient jusqu’à 18 millions de mètres cubes d’eau. «Sur un vaste territoire, toute vie sera détruite», a-t-il écrit sur Twitter, avec des «dommages colossaux» qui «seront causés à l’environnement» à cause des inondations. Un policier ukrainien a notamment été filmé en train de secourir un chien qui tentait d’échapper à la noyade. Selon les responsables ukrainiens, «150 tonnes d’huile moteur» se sont en outre déversées mardi dans le fleuve Dniepr à la suite de la destruction du barrage.

Quelle stratégie derrière la destruction du barrage ? Difficile pour l’heure d’analyser les intentions derrière l’attaque du barrage de Nova Kakhovka, qui ne semble avantager ni la Russie, ni l’Ukraine, mais cause des dégâts monstrueux dans la région. Pour Kyiv, l’explosion du site «va surtout compliquer une éventuelle action amphibie» (c’est-à-dire un débarquement) dans le cadre de sa contre-offensive, précise la revue d’analyse militaire Défense & Sécurité Internationale sur Twitter. Quant à la Russie, ses positions défensives se retrouvent noyées. «En cas de crue, il est difficile, voire impossible, de prévoir le comportement des berges face au flux», ajoute la revue militaire. L’opération pourrait avoir été préparée de longue date, si l’on se fie aux fluctuations du niveau de l’eau. Le lac à l’endroit du barrage s’élève normalement autour de 16 mètres. Après l’invasion russe, le niveau s’est progressivement réduit à 14 mètres, avant de remonter brusquement à 17,5 mètres en avril 2023, d’après les données du site Théia. Un changement brutal qui pourrait témoigner d’une volonté de provoquer de grandes crues si le barrage était détruit. Une hypothèse impossible à confirmer dans l’immédiat.

Nova Kakhovka sous l’eau. Des images témoignent de premières inondations dans le centre de Nova Kakhovka, après la destruction du barrage hydroélectrique ce mardi.


L'eau pénètre dans le centre de Nova Kakhovka après la destruction du barrage hydroélectrique, mardi 6 juin.

© Fournis par Liberation L’eau pénètre dans le centre de Nova Kakhovka après la destruction du barrage hydroélectrique, mardi 6 juin.

La destruction du barrage démontre la «brutalité» de la Russie, selon l’Otan. Sur son compte Twitter, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a dénoncé un «acte scandaleux», qui «démontre une fois encore la brutalité de la guerre russe en Ukraine».

La Russie est un «Etat terroriste», attaque Kyiv. Devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, l’Ukraine a qualifié la Russie d’Etat «terroriste» en raison de la destruction du barrage hydroélectrique Nova Kakhovka survenue ce mardi, dont Moscou rejette la responsabilité. Cette attaque a «provoqué d’importantes évacuations civiles et de graves dommages écologiques», a déploré le représentant ukrainien Anton Korynevych.

La Moldavie dénonce à son tour un «crime de guerre». «Je condamne fermement la destruction du barrage de Nova Kakhovka ce matin. Le fait que la Russie prenne pour cible des infrastructures essentielles équivaut à des crimes de guerre», a écrit la présidente moldave Maia Sandu sur Twitter. «Nous nous tenons prêts à fournir une assistance en réponse aux inondations et à soutenir les efforts visant à en atténuer l’impact», a-t-elle précisé. La Russie dément être à l’origine de l’attaque.

Pas d’évacuation d’envergure à prévoir, selon l’occupant. Gouverneur de la région occupée de Kherson imposé par Moscou, Vladimir Saldo se veut rassurant. La destruction ce matin du barrage Nova Kakhovka, dont les belligérants s’accusent mutuellement, «n’entraînera pas une évacuation massive de la population dans la région de Kherson», a-t-il déclaré, selon l’agence de presse Tass, contrôlée par le Kremlin. L’attaque «a entraîné l’écoulement d’une quantité d’eau importante, mais non critique, le long du fleuve Dniepr, ce qui n’empêchera pas les forces russes de protéger la rive gauche», a-t-il assuré.

Une première vidéo authentifiée. Le New York Times a publié sur son site internet une première vidéo vérifiée de la destruction du barrage Nova Kakhovka. On y voit d’importantes quantités d’eaux déborder le site, coupé en deux parties.

Le président du Conseil européen dénonce un «crime de guerre». Charles Michel s’est dit «choqué» par «l’attaque sans précédent» du barrage Nova Kakhovka. «La destruction d’infrastructures civiles est clairement considérée comme un crime de guerre, et nous demanderons des comptes à la Russie et à ses mandataires», a-t-il précisé sur Twitter. Il a adressé ses pensées aux familles ukrainiennes qui ont été touchées par la catastrophe.

De possibles premières inondations. Selon des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, des quartiers proches du barrage Nova Kakhovka, près de Kherson, commencent à être inondés, possiblement en raison de la destruction d’une partie du site ce matin. Les images n’ont pas été authentifiées.

Informations contradictoires à la centrale nucléaire de Zaporijia. Le barrage de Nova Kakhovka servait à alimenter la centrale de Zaporijia en électricité, pour assurer le refroidissement de son combustible. De quoi conduire Kyiv à évoquer ce mardi matin un danger de catastrophe nucléaire qui «augmente rapidement», ce que la Russie conteste. «A l’heure actuelle, il n’y a pas de menace pour la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijia. Cinq blocs sont arrêtés à froid, l’un est à l’arrêt à chaud. Le niveau de l’eau du bassin de refroidissement n’a pas changé», affirme sur Telegram le directeur de la centrale, installé par l’occupant. De son côté, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avait affirmé un peu plus tôt sur Twitter que ses experts présents à la centrale «surveillent de près la situation, et qu’il n’y a pas de risque immédiat».

Kyiv critique une action stratégique russe. La présidence ukrainienne a accusé mardi matin la Russie d’avoir «fait sauter» dans la nuit le barrage hydroélectrique de Kakhovka près de Kherson afin d’inonder la zone et freiner l’offensive ukrainienne en préparation. «L’objectif des terroristes est évident : créer des obstacles pour les actions offensives des forces armées» ukrainiennes, a estimé Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne, dans un message adressé à des journalistes. Un peu plus tôt, l’ancien commandant de l’armée américaine en Europe, Mark Hertling, avait estimé sur Twitter que cette destruction allait gêner «la potentielle traversée de la rivière par l’armée ukrainienne, ainsi que les lignes d’approvisionnement et l’offensive à venir à Kherson.» «Cela affectera considérablement [la contre-offensive ukrainienne] et le pays».

Une possible vidéo de la destruction du barrage. Mustafa Nayyem, député de la Rada et dirigeant de l’Agence nationale pour la reconstruction de l’Ukraine, a publié ce mardi matin une vidéo sur Twitter de ce qui serait les explosions ayant endommagé la structure. Les images n’ont pas été authentifiées.

Les évacuations lancées face à la montée des eaux. Plusieurs villages ont été «complètement ou en partie» inondés en Ukraine après la destruction partielle du barrage et des habitants ont commencé à être évacués, a annoncé mardi un responsable ukrainien. «Environ 16 000 personnes se trouvent en zone critique», a déclaré sur les réseaux sociaux Oleksandre Prokoudine, chef de l’administration militaire de la région de Kherson. Peu avant, l’administration de la région de Kherson, installée par la Russie, appellait à «ne pas céder à la panique». «S’il le faut, nous sommes prêts à évacuer les habitants des villages riverains», a déclaré dans un communiqué sur Telegram le chef du gouvernement de la région de Kherson, Andreï Alekseïenko, en soulignant toutefois que leur vie n’est pas menacée.

Une infrastructure soviétique. Le barrage de Nova Kakhovka a été aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique. L’ouvrage est construit en partie en béton et en terre. Il s’agit de l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine. Il approvisionne en électricité une large zone autour de Kherson, et en particulier la centrale nucléaire de Zaporijia.

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