Depuis deux ans, maintenant, la troisième ville d’Espagne caracole en tête des principaux classements internationaux sur la qualité de vie à l’étranger. Mais attention, prévient ce Français de Valence, on ne se prépare pas à une installation durable comme à une semaine de vacances.
Avec environ 800.000 habitants, Valence a beau n’être que la troisième ville d’Espagne, elle occupe le premier rang mondial des endroits où il fait bon vivre, selon un classement de la revue américaine Forbes. Cédric, il préfère ne pas donner son nom, vit depuis six ans à Valence. Né à Belfort, il a quitté le poste à haut niveau dans lequel il ne se retrouvait plus, dit-il, dans l’industrie, pour filer s’installer à Valence. Il exploite aujourd’hui une plantation d’oliviers, d’orangers et d’amandiers. Lui apprécie l’authenticité qu’a conservée la ville.
« Il y a une mentalité qui est très valencienne, détaille-t-il, par exemple se pratique beaucoup le valencien, qui est la langue d’origine d’ici, à tel point que c’est enseigné dans les écoles, et les panneaux dans les rues, vont être écrits ou en castillan, ce que nous on appelle l’espagnol, ou en valencien. »
Parmi les avantages, les expatriés plébiscitent la variété de l’offre culturelle et gastronomique, des transports publics abordables, la possibilité de pratiquer des sports de loisirs, et de tout faire à pied. Depuis trois ou quatre ans, le Français constate que le type d’immigration a changé à Valence. Les retraités venus chercher le repos au soleil et les jeunes entrepreneurs étrangers ont peu à peu laissé place à des familles entières qui débarquent un peu trop la fleur au fusil :
« On voit beaucoup de gens qui viennent, et même au niveau logement et au niveau travail, rien n’est préparé, dit-il. On les voit poser des questions sur les réseaux sociaux. Ils ont déjà un billet d’avion et une date d’arrivée, mais ils n’ont pas automatiquement un logement, ils ne connaissent pas non plus les démarches, et ils posent même des questions sur les possibilités de trouver un travail.«
Ainsi, certains ignorent l’existence du NIE, le numéro d’identification d’étranger, élément indispensable pour vivre au quotidien en Espagne, même en tant qu’Européen, et qui permet, entre autres, d’ouvrir un compte bancaire local ou de s’inscrire à l’assurance maladie. Au bout d’un an ou deux, on doit aussi être titulaire d’un permis de conduire espagnol, et changer l’immatriculation de son véhicule. Car l’Espagne a beau être frontalière de la France, Cédric affirme que c’est un autre monde par rapport à la France, et que le pays vit à un tout autre rythme :
« C’est beaucoup moins carré, c’est plus libre, détaille-t-il, c’est une certaine tranquillité et un rythme de vie agréable mais au niveau horaires même, c’est différent. Historiquement, pour ce qu’ils ont pu vivre il n’y a pas si longtemps que cela avec Franco, ils ont développé un grand système de débrouille, pas de fatalisme, mais d’acceptation en restant positifs. »
Les résidents étrangers seraient environ 100.000 à Valence, soit environ 13% de la population de la ville portuaire. 13%, c’est aussi la part que représentent les acheteurs étrangers sur le marché immobilier local. Sans surprise, ce sont les Britanniques qui arrivent en tête des acheteurs, en particulier depuis le Brexit.
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