Falaise : les professeurs du lycée Guillaume-le-Conquérant dénoncent la réduction des moyens

Falaise : les professeurs du lycée Guillaume le Conquérant dénoncent la réduction des moyens
Falaise : les professeurs du lycée Guillaume le Conquérant dénoncent la réduction des moyens
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Mardi 19 mars 2024, 7 h 45 à Falaise, sous le porche d’entrée du lycée Guillaume-le-Conquérant, sur le site Liard. Avant la prise des cours, les professeurs (de Guibray également) se rassemblent. Ils ont une banderole pour exprimer leur colère : réformes bâclées, élèves méprisés, avenir sacrifié.

 » Les économies annoncées par le gouvernement vont impacter l’école puisque l’Éducation nationale doit rendre près de 700 millions d’euros. Cela signifie des pertes en moyens humains mais aussi en heures attribuées aux établissements pour fonctionner à la rentrée prochaine « , observent-ils.

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Sur le plan national, 4 360 postes d’enseignants vont être supprimés dans le public (1er et 2e degré). 4 600 postes d’AED et d’AESH vont être également supprimés.

En Normandie, la rectrice annonçait le 18 janvier la suppression de 110 postes dans le primaire, 93 dans le secondaire ainsi que 3 postes de CPE, 6 administratifs et 1 de personnel de direction.

45 heures en moins

Concernant le lycée Guillaume-le-Conquérant, plus d’enseignants seront contraints de compléter leur poste dans d’autres établissements, une situation difficile qui aura forcément un impact sur le suivi des élèves.

Les professeurs mentionnent que leur établissement est déjà touché dans son fonctionnement par la suppression d’un poste de personnel de direction.

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Sur le site Liard, la dotation en heures de fonctionnement est en diminution pour la 5e année consécutive, une perte de 45 heures par rapport à 2020. Selon les enseignants,  » cette dotation insuffisante entraîne une dégradation accrue des conditions d’apprentissage de nos élèves dans des classes surchargées (tronc commun et spécialités). « 

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 » Aujourd’hui, nous manifestons pour réclamer plus de moyens « , souligne Viviane Boufrou, professeur d’allemand.

Le rectorat nous attribue une enveloppe pour fonctionner. Le chef d’établissement répartit entre les disciplines, selon les besoins et le nombre de classes. Le problème, c’est qu’ils ne se cassent pas la tête, au rectorat. Ils prennent le nombre d’élèves et divisent par 35. Et puis, débrouillez-vous avec ça. Viviane Boufrou, professeure d’allemand. 

 » Les professeurs épuisés « 

 » Même si les effectifs demeurent à peu près stables, les moyens sont en diminution constante. Dans le passé, on avait déjà supprimé des options, notamment la musique et l’art plastique.

Cette année, c’est l’option italien LV3 qui est supprimée, sous prétexte que les effectifs sont moins importants. On s’en fiche, ce qui nous intéresse c’est l’enjeu culturel pour nos élèves « .

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Selon Viviane Boufrou,  » le gros souci, la recette pour supprimer des postes, c’est d’augmenter les heures supplémentaires. Cela devient très compliqué de les répartir car beaucoup de collègues en ont marre et sont épuisés. Ils ne veulent plus faire d’heures supplémentaires.

Si on ne veut pas effectuer d’heures supplémentaires, on nous dit qu’on va aller compléter le poste dans un autre établissement. C’est aberrant. On marche complètement sur la tête « . À titre personnel, Viviane Boufrou perdra 3 heures à la rentrée prochaine.

 » Des inégalités dans les groupes de spécialités « 

Laurent Blanchet, enseignant et secrétaire général de la CGT du Pays de Falaise, vient en soutien.

Avec la réforme des lycées, il y a des inégalités dans les groupes de spécialités. Il n’y a pas assez d’heures pour que les élèves soient dans les mêmes conditions d’enseignement selon la spécialité qu’ils ont choisie. C’est anormal. C’est toujours à flux tendu. Il n’y a aucune considération ni d’état d’âme pour les professeurs, c’est insupportable. Laurent Blanchet, enseignant et secrétaire général de la CGT du Pays de Falaise.

Selon Laurent Blanchet, l’histoire se répète tous les ans.  » Ils font des économies budgétaires sur notre dos pour filer des milliards aux patrons. C’est chiffré, cette année, l’aide aux entreprises, sans contrepartie : 170 milliards « .

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Pour Michel Langevin, qui enseigne le français et l’histoire géographie en milieu professionnel,  » contrairement à ce qu’on dit dans l’Éducation nationale, on fait des économies, des classes sont surchargées, avec des élèves de plus en plus livrés à eux-mêmes.

Il y a un manque d’encadrement, d’adultes. Tout ça, c’est du pipeau, il faut revoir la copie de A à Z. Le rectorat devrait parfois s’immerger dans la réalité quotidienne des établissements et des élèves « .

Des classes à effectifs réduits

Pour favoriser la réussite des élèves, les professeurs réclament une augmentation significative de la dotation, plus d’heures postes et moins d’heures supplémentaires afin de rétablir les dédoublements, des classes à effectifs réduits dans toutes les disciplines.

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 » C’est une première action, il y en aura peut-être d’autres « , conclut Laurent Blanchet. La prochaine ne s’est pas fait attendre. Quelques heures plus tard, nous apprenions que la deuxième action était fixée samedi, au même endroit, entre 8 h 45 et 11 h 45. Jour des portes ouvertes au lycée Guillaume-le-Conquérant.

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