Sans cravate, comme à son habitude, le regard triste, Alexis Tsipras, le chef de l’opposition de gauche en Grèce, dirigeant du parti Syriza et ex-premier ministre (2015-2019), a tiré jeudi 29 juin sa révérence. Il quitte la direction du parti qu’il a assuré pendant quatorze ans, quatre jours après sa cuisante défaite face à Kyriakos Mitsotakis, le premier ministre conservateur (Nouvelle Démocratie).
Dimanche 25 juin, Syriza n’a recueilli que 17,84 % des suffrages (48 sièges au Parlement), soit plus de 20 points d’écart avec la Nouvelle Démocratie. En 2019, le parti de gauche avait réalisé un score honorable de 31 %.
La démission de ce trublion de gauche, âgé de 48 ans, qui a incarné lors de son élection comme premier ministre en 2015 la résistance à l’austérité imposée par les créanciers du pays (BCE, UE, FMI) était attendue après trois échecs électoraux successifs.
« Un chapitre se ferme et un nouveau doit s’ouvrir pour notre parti » a déclaré Alexis Tsipras, en avouant être « ému ». « A seulement 34 ans, j’ai pris les rênes d’un petit parti de gauche. Le voyage que nous avons fait ensemble était dangereux, semé d’embûches mais passionnant. D’un petit parti, Syriza, est devenu le principal mouvement progressiste en Grèce, et le premier parti de gauche en Europe à gouverner dans des moments historiques pour le pays », a souligné le quadragénaire aux cheveux, désormais, grisonnants. En 2009, Syriza n’obtenait que 4,6 % des suffrages, alors qu’en 2015, il était arrivé à 36,3 %.
Premier ministre à 40 ans
Charismatique et bon orateur, Alexis Tsipras commence sa carrière dans les mouvements étudiants de l’Ecole polytechnique. A 25 ans seulement, il est secrétaire général de la jeunesse du Syriza, avant d’être candidat à la mairie d’Athènes à 32 ans, puis de devenir premier ministre à 40 ans.
En 2015, celui que la presse surnomme le « Mélenchon grec », l’« outsider » qui n’est issu d’aucune grande famille politique, est à l’écoute du peuple grec qui se sent humilié et fatigué après déjà cinq années de plans d’austérité. Il promet de « déchirer » les mémorandums. Mais il se retrouve très vite face à une Union européenne, et particulièrement une Allemagne intransigeantes, qui veulent que la Grèce fasse attention à ses finances et rembourse sa dette.
En juillet 2015, Alexis Tsipras propose aux Grecs de voter pour ou contre un énième paquet de réformes. Malgré le « non » des citoyens, face à la menace de sortie de la Grèce de la zone euro, le chef du gouvernement recule et met en place de nouvelles mesures d’austérité. Il se soumet à nouveau au vote des Grecs après avoir fait cette douloureuse concession. Le coup de poker fonctionne, il est réélu. Mais, ce revirement de l’été 2015 lui coûtera cher : une partie de l’électorat de gauche ne l’acceptera jamais, se sentant « trahie », tandis que la droite l’accusera d’avoir été irresponsable et d’avoir risqué l’avenir du pays.
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