Après la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar ce jeudi 17 octobre lors d’une opération militaire israélienne, la direction de l’organisation terroriste reste vacante. Quatre dirigeants pourraient reprendre le flambeau.
Qui succédera à Yahya Sinouar ? Ce jeudi 17 octobre, le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a annoncé que le chef du Hamas, avait été tué à Rafah, au sud de la bande de Gaza. Reste désormais à savoir qui reprendra le flambeau du cerveau de l’attaque du 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.206 personnes du côté israélien, selon un décompte basé sur des chiffres officiels israéliens.
Pour Claude Moniquet, spécialiste en terrorisme et renseignements, quatre dirigeants du Hamas pourraient prétendre à ce poste. Toutefois, leur sort dépendra de la décision du Majlis Al Choura, une assemblée consultative composée de 60 membres, a-t-il expliqué à CNEWS. Pour l’heure, quatre candidats peuvent être considérés comme «crédibles».
Mohammed Sinouar
Un profil qui fait sans doute figure de favori puisque Mohammed Sinouar n’est autre que le frère cadet de Yahya Sinouar. «Il a été son principal confident», a ainsi expliqué Claude Moniquet. Selon l’expert, celui qui a également fait partie des têtes pensantes de l’attaque du 7-Octobre, «est autant, voire plus extrémiste» que son aîné. S’il lui succède, «il n’y aura pas de changement, il n’y aura rien à attendre du côté des otages», a estimé Claude Moniquet.
Très peu présent dans les médias, Mohammed Sinouar est l’une des figures les plus redoutées du Hamas. Âgé de 49 ans, il est aujourd’hui à la tête de la branche gazaoui des brigades Izz al-Din al-Qassam, la main armée du Hamas.
Khalil al-Hayya
Très proche des frères Sinouar, Khalil al-Hayya, vice-président du Hamas depuis août 2024 pourrait également prétendre à la direction du mouvement. Pour Claude Moniquet, ce dernier étant sur la «même ligne extrémiste» que Yahya et Mohammed Sinouar, aucun bouleversement majeur n’est à prévoir, car Khalil al-Hayya continuera d’entretenir une politique «dure».
Impliqué dans le mouvement islamique depuis sa jeunesse, son nom circulait déjà pour prendre la direction du Hamas, après l’assassinat d’Ismaël Haniyeh à l’été dernier.
Au lendemain de l’annonce de la mort de Yahya Sinouar, Khalil al-Hayya a déclaré que sa disparition ne ferait que «renforcer» l’organisation terroriste. «Il n’y a aucun changement dans les négociations. Les otages ne rentreront pas chez eux avant que l’agression sur Gaza cesse, que les forces de Tsahal se retirent de la Bande de Gaza et que les prisonniers soient libérés. (…) Le Hamas avance vers la création d’un Etat palestinien sur tout le territoire de la Palestine avec Jérusalem comme capitale», a-t-il ajouté.
Khaled Mechaal
Membre fondateur du Hamas, Khaled Mechaal a eu l’occasion de le diriger de 1996 à 2017. Il rejoint les Frères musulmans à l’âge de 15 ans. Il obtient ensuite un diplôme de physique avant de faire carrière dans l’enseignement. Il se fait connaître à l’international après une tentative d’empoisonnement de la part d’Israël.
Depuis la mort de Yahya Sinouar, c’est à lui qu’est revenue la direction par intérim du Hamas. Un rôle qu’il avait déjà occupé pendant quelques jours lorsque Ismaël Haniyeh avait été tué. «C’est un pragmatique qui connaît très bien les Israéliens», a expliqué à CNEWS Claude Moniquet.
Émissaire du mouvement, Khaled Mechaal est aussi le «responsable des activités» de ce dernier à l’étranger. Profitant de son exil, il a eu l’occasion de se rendre dans les capitales du monde arabo-musulman à la recherche de soutiens politiques et financiers. «Il a l’avantage de vivre très loin de la zone des combats puisqu’il est en Turquie. Il a le soutien incontestable du président turc et est favorable à des négociations», a expliqué Claude Moniquet.
Muhammad Ismail Darwish
Très discret, Mohammed Ismail Darwish laisse filtrer peu d’informations sur son profil. «On sait qu’il vit au Qatar et qu’il est membre du bureau politique», indique toutefois l’expert du renseignement. Financier du Hamas, «c’est l’homme qui s’occupe à la fois de collecter les fonds, de les répartir et de les investir un peu partout dans le monde pour faire vivre l’organisation. (…) Fatalement, il est assez proche de l’Iran qui est devenu un des gros donateurs du Hamas».
Homme de l’ombre, Mohammed Ismail Darwish «est plus un pragmatique qu’un dogmatique» selon Claude Moniquet. Il «aura plutôt tendance à essayer de sauver le Hamas qui est au bout du rouleau, mais pour sauver les meubles, il faudra passer par un accord de cessez-le-feu» avec Israël.
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