Vous serez de passage à Paris cet été pour vibrer au rythme des JO ? Alors pourquoi ne pas profiter, entre deux épreuves sportives et autres virées shopping, de la richesse de l’offre culturelle et patrimoniale de la capitale ? De nombreux musées resteront ouverts toute la période estivale, à l’image du Louvre, du musée du Quai Branly ou du musée d’Orsay. Les grands lieux touristiques emblématiques de la ville, l’Arc de Triomphe ou la Tour Eiffel par exemple, ouvriront eux aussi leurs portes au public. Mais dans quelles conditions ?
En temps normal, les files d’attente interminables ou les foules amassées devant les grandes œuvres classiques (coucou la Joconde), peuvent déjà faire frémir d’angoisse. Alors imaginez avec les 15 millions de visiteurs attendus pendant les Jeux cet été… Visiter les musées parisiens s’apprête-t-il à devenir un sport olympique à part entière ?
« On n’a aucune visibilité »
A quelques jours seulement de cette très haute saison, un flou persiste : celui de la fréquentation attendue par ces établissements. Les touristes afflueront cet été, mais franchiront-ils les portes des musées ? « Malheureusement, on n’a aucune visibilité, on ne sait pas du tout », constate-t-on du côté des Monuments nationaux. « Il est difficile de se projeter. L’office de tourisme de Paris nous dit que c’est un peu compliqué de savoir quels seront les comportements culturels des personnes présentes à Paris pendant l’été », abonde-t-on du côté du Louvre.
« Nous avons peu d’informations sur les perspectives de fréquentation ou de retombées économiques des musées et grands monuments parisiens, confirme l’office de tourisme de Paris à « 20 Minutes ». Nous ne nous attendons pas forcément à une hausse particulière compte tenu du profil des clientèles qui viendront en priorité pour l’événement et peut-être moins visiter les musées. »
Même son de cloche du côté de la Tour Eiffel ou encore du château de Versailles où « il est impossible de donner une prévision de la fréquentation » . « Habituellement, nos visiteurs programment leur visite environ deux semaines en amont. Mais les réservations pour la période du mois de juin sont identiques à celles de l’année précédente », note le service de presse.
L’une des raisons de cette incertitude ? Le spectre des JO de Londres, en 2012, où de nombreux établissements culturels avaient, contre toute attente, été boudés par les touristes. Le British Museum avait enregistré la perte d’un visiteur sur quatre par rapport à l’année précédente, deux sur cinq pour la National Gallery, rapportait à l’époque BFMTV.
« Une opportunité formidable »
A Paris, cette année, certains musées ont renoncé à ouvrir sur cette période, comme le Musée de l’Homme, place du Trocadéro ou le musée du Jeu de paume, dans les jardins des Tuileries, deux zones phares des Jeux dans la capitale. Mais d’autres lieux franciliens ont toutefois décidé de maintenir le cap, comme le château de Versailles. « Les Jeux de Paris 2024 sont différents et Versailles y occupe une place à part : site patrimonial et olympique, il incarne à l’occasion de ces jeux l’alliance du sport et de la culture », souligne le service de presse.
Si certaines parcelles du domaine seront indisponibles lors des épreuves équestres qui s’y dérouleront, l’établissement adaptera l’accessibilité d’autres périmètres. Ainsi, la galerie des carrosses, la salle du Jeu de paume ou la galerie des sculptures et des moulages, seront ouvertes « sans réservation et gratuitement afin d’accueillir le public le plus large possible ». Les châteaux de Trianon seront accessibles dès 10 heures le matin et quelques nocturnes seront organisées dans le château de Versailles lui-même. Attention, la réservation en ligne n’est pas obligatoire, mais fortement recommandée. De même, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de l’établissement pour préparer au mieux votre visite.
Au musée d’Orsay, on prend aussi le parti de se réjouir de cet événement. « Les JO de Paris 2024 représentent une opportunité formidable de s’ouvrir à un nouveau public, estime le service de presse. Nos deux musées sont au cœur de l’Olympiade : le musée de l’Orangerie est situé dans l’enceinte même du stade olympique de la Concorde qui accueillera les sports urbains, c’est une situation absolument inédite et unique, et le musée d’Orsay est au cœur du parcours de la cérémonie d’ouverture des JO. » Une chance qui risque aussi de se transformer en un micmac pas possible.
Restrictions et sécurité
Car si le public répond présent, il risque en revanche d’être dérangé par certaines restrictions, comme la fermeture de nombreuses stations de métro dans le secteur mais aussi la mise en place de mesures très strictes de sécurité. « Nos équipes sont engagées depuis de nombreux mois pour l’organisation de cette période, nous travaillons main dans la main avec les équipes de Paris 2024 et de la Préfecture de Police », assure le musée d’Orsay, sans donner plus de détails.
La semaine juste avant la cérémonie d’ouverture, du 18 au 26 juillet, s’annonce particulièrement critique. Pour cause, plusieurs établissements culturels se trouvent pile dans la zone SILT (Sécurité insécurité et lutte contre le terrorisme), un « périmètre de protection anti-terroriste » « pour garantir la sécurité des abords immédiats de la Seine » activé en continu avant la cérémonie, est-il indiqué sur le site de la préfecture de police de Paris. L’accès des visiteurs y sera fortement réglementé et les véhicules interdits.
La réservation sera donc obligatoire cette semaine pour le musée d’Orsay, tout comme pour la Tour Eiffel, elle aussi en plein SILT. « Durant cette période, la présentation d’une preuve de réservation sera obligatoire [à prendre par ici] pour accéder au corridor de sécurité renforcé qui mènera jusqu’aux entrées de la Tour », précise un communiqué de presse. Par ailleurs, il est indiqué que « les compétitions sportives qui se dérouleront au pied du monument n’auront pas d’impact sur l’exploitation de la Tour » et ses horaires d’ouverture.
Anticipez !
Au Louvre, où l’olympisme est à l’honneur cet été, on ne sait pas non plus si des hordes de touristes se presseront au musée. Mais l’optimisme demeure. « Nous sommes habitués à avoir beaucoup de monde donc on n’a pas peur d’être submergé », affirme le service de presse. Atteinte chaque été, la jauge maximale de 30.000 visiteurs par jour ne sera d’ailleurs pas revue à la hausse.
Passage de la flamme oblige, l’établissement sera fermé le 14 juillet, mais aussi les 25 et 26 (comme beaucoup d’autres). De même, quelques incertitudes perdurent concernant les journées où se dérouleront certaines épreuves, comme les marathons, les 10 et 11 août. Un QR Code ne sera pas nécessaire pour accéder au musée (le billet d’entrée le remplacera) mais la réservation sera obligatoire du 1er juillet jusqu’au 8 septembre.
Pas de besoin de QR Code non plus pour l’Hôtel de la Marine, dans le même secteur. A noter toutefois que l’entrée principale, au 2 place de la Concorde, sera fermée du 26 juillet au 10 août. L’accès se fera par le 2, rue royale, juste à côté. Enfin, une jauge a été mise en place pour cette période particulère (26 personnes par quart d’heure pour le parcours « Appartements des intendants » et 36 personnes par quart d’heure pour le parcours « Collection Al Thani ») afin « d’assurer le meilleur confort de visite possible ».
Plannings d’ouverture bouleversés, périmètres sécurisés, stations de métro fermées… Profiter des grands lieux culturels et touristiques parisiens ne sera pas forcément un jeu d’enfant cet été. Sans oublier ce flou sur la fréquentation réelle. Si tout semble fait pour limiter les files d’attente, le risque est de se retrouver face à des établissements entièrement bookés et de repartir bredouille. Pour maximiser vos chances de profiter de Paris pendant les JO, un seul conseil : anticipez !
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