Pour une partie de la France, celle qui s’affirme majoritaire, le pays souffre, les services publics se délitent, la vie est de plus en plus dure. Pour la droite c’est « le déclin », pour la gauche, c’est « la colère ». Cette France du chagrin a des raisons, hélas. Mais elle occupe tout l’espace du forum public et occulte une autre France, celle enthousiasmante de la fierté. Sans qu’on le voie ni le dise, trois des maux les plus graves du pays, ceux qui expliquent le « malheur français », sont en train d’être guéris grâce à la renaissance de l’excellence, de l’autonomie et du goût de l’avenir. Nous en ferons trois chroniques. Voici la première.
C’est un monument que le monde entier a pleuré de voir brûler et que la belle France va parvenir à reconstruire en cinq ans. Aucun autre pays n’a Notre-Dame de Paris, très peu (peut-être l’Italie ? l’Allemagne ? la Grande-Bretagne ?) ont les moyens de pierre, de bois, de plomb, de verre et, on va le voir, d’ordinateurs, pour la refaire aussi grande, aussi inspirante, « à l’identique ». Chance : la France, qui a 48.000 monuments historiques, dispose encore de charpentiers, maçons, tailleurs de pierre, sculpteurs, couvreurs, facteurs d’orgue, restaurateurs de peintures, tous artisans d’art et d’excellence. Pour les 1.000 compagnons qui travaillent à la restauration de Notre-Dame , moitié sur le chantier, moitié dans les ateliers, voilà le moment de leur chef-d’oeuvre, porté par la symbolique mondiale de la cathédrale, par l’ampleur du chantier, par ses difficultés.
Un petit miracle
Refaire à l’identique n’était pas choisir la facilité, au contraire. Si l’on a toujours des chênes , il a fallu forger des haches et des doloires pour pouvoir tailler les poutres à la main en respectant le fil du bois, comme au Moyen Âge. Sans plan, les architectes d’aujourd’hui ne savent pas comment les bâtisseurs avaient fait pour que « ça tienne si bien ». Ils disposaient, par un petit miracle, des images 3D de la charpente mais les ingénieurs ont vite rencontré l’irrégulier, l’asymétrique, bref l’artisanat.
Les pierres des voûtes, par exemple, sont de tailles différentes, il a fallu mobiliser des ordinateurs pour recalculer celles tombées avant d’en tailler des nouvelles. La flèche, autre exemple, prend appui sur quatre piliers qui forment non pas un carré mais un quadrilatère irrégulier. Au XIXe, Eugène Viollet-le-Duc a dû inventer un enchevêtrement génial de poutres pour monter « une souche » qui corrige le carré, et aboutisse à un octogone régulier d’où peuvent partir les 60 mètres terminaux de la pointe.
Il y a encore une France exceptionnelle
Les ingénieurs d’aujourd’hui ont dû le modéliser pour comprendre comment ça marchait. Mais, comme on utilise du bois vert qui va perdre 5 % de son volume en séchant d’une part, et que, d’autre part, les architectes ont voulu anticiper les conditions nouvelles de vent et de températures qu’apportera le réchauffement climatique, les calculs de structure ont fait passer des nuits blanches…
C’est fait. La flèche sera remontée à la fin de cette année, le grand coq de l’église devenu celui de la France, replacé à son sommet, la cathédrale sera réouverte à la fin de 2024, comme demandé par le président de la République, cinq ans après l’incendie.
Tandis qu’on reproche, souvent à juste raison, à l’Etat empêtré de ne plus savoir rien faire d’efficace, encore moins de beau, les décisions d’Emmanuel Macron de fixer un strict délai de reconstruction de cinq ans, de créer un organisme ad hoc et de le confier à un général, Jean-Louis Georgelin, doté d’un évident et magnifique talent de mobilisation des excellences, ont été les bonnes. Un budget entièrement privé de 846 millions d’euros, 340.000 donateurs de 150 pays, sans dépassement, ni retard. Il y a encore une France exceptionnelle qui peut être fière de l’être. « Quand la France se dépasse, elle y arrive », résume le général.
La cathédrale de Paris montre autre chose de fondamental dans l’ordre de la fierté nécessaire pour reconstruire l’humeur nationale. Quentin Coureau s’était engagé dans l’armée et Laurent Drouineau avait commencé des études supérieures avant de rejoindre l’ébénisterie Asselin à Thouars, dans les Deux-Sèvres, l’une des quatre PME associées pour gagner l’appel d’offres de reconstruction de la structure en bois de la flèche. Puisse-t-on suivre leur exemple et celui des 1.000 compagnons. Notre-Dame devrait être un tournant pour la France, pour la sortir de l’impasse d’avoir orienté trop de jeunes vers des études sans autre débouché que la frustration. Quand le salariat dans les services creuse le chagrin, le travail manuel apporte l’essentiel : une fierté. France, tu sais encore chanter.
La semaine prochaine : « La belle France : l’autonomie »
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