Lexique, grammaire… Dans 1984, l’écrivain britannique invente un langage taillé jusqu’à l’os servant son récit dystopique. Le connaissez-vous?
Nous sommes en 1948. 1984 est en cours d’écriture. Dans son roman d’anticipation, George Orwell imagine un monde divisé en trois grandes ères: Eurasia, Estasia et Océania (qui correspond à l’Amérique, l’Océanie, l’Afrique australe et la Grande-Bretagne). L’histoire se déroule à Londres, en Océania. Winston Smith travaille au Ministère de la Vérité. Son rôle est de réviser l’Histoire au service du parti totalitaire au pouvoir, l’Angsoc (pour Socialisme Anglais), dirigé par Big Brother. Chaque jour, il voit la politique du régime anéantir peu à peu la pensée du peuple. Pour cela, un outil: la «novlangue». Un langage censé remplacer l’«ancilangue», incitant à raisonner de façon binaire – ne pas être pour quelque chose signifie nécessairement s’y opposer.
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Dans 1984, seuls quelques membres du parti et spécialistes maîtrisent la «novlangue», à l’oral comme à l’écrit. L’objectif est que tout le monde l’emploie à partir de 2050. Comme l’écrit Orwell, celle-ci repose en 1984 sur les neuvième et dixième éditions du Newspeak Dictionary, «des éditions provisoires qui contiennent encore beaucoup trop de mots inutiles et de constructions archaïques destinées à être supprimées ultérieurement».
Réduction et interchangeabilité
«Nous détruisons chaque jour des mots, des vingtaines de mots, des centaines de mots. Nous taillons le langage jusqu’à l’os […] A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée, car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer», explique un collègue de Winston Smith dans le livre. En effet, le lexique de la «novlangue» est très réduit. Organisé en trois classes, il comprend une catégorie A, comportant les termes nécessaires au travail et à la vie quotidienne, une catégorie B, destinée aux mots-composés et aux néologismes, ainsi qu’une catégorie C, qui contient les termes scientifiques et techniques.
La « novlangue » est une façon pour Orwell de dénoncer la déliquescence de la langue anglaise d’alors, marquée par la tendance au slogan et le développement d’un lexique pseudo-scientifique
Pour ce qui est de la grammaire de cet idiome, elle ne connaît pas d’exception et renferme deux particularités. Dans un premier temps, une interchangeabilité des parties du discours. C’est-à-dire que tous les mots de la langue peuvent être employés comme verbes, noms, adjectifs ou adverbes. Exemple: le verbe «couper» désigne également le «couteau». Et, dans un second temps, le fait que n’importe quel mot peut prendre la forme accentuée ou négative par l’addition des préfixes «plus» ou «doubleplus» et «in». Aussi, au lieu de dire «très froid», il devient préférable de dire «doubleplusfroid», tout comme il est mieux de dire «infroid» plutôt que «chaud».
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Notons que les mots de la «novlangue» ne peuvent en aucun cas changer de sens. Elle se trouve donc réduite à un usage purement politique et ne tolère pas la poésie. Une façon pour Orwell de dénoncer la déliquescence de la langue anglaise d’alors, marquée par la tendance au slogan et le développement d’un lexique pseudo-scientifique. Il disait: «Ce qui importe avant tout, c’est que le sens gouverne le choix des mots, et non l’inverse.»
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