Langue française : dit-on « vous n’êtes pas sans ignorer »… ou « sans savoir »

Langue française : dit on "vous n’êtes pas sans ignorer"… ou "sans savoir"
Langue française : dit on "vous n’êtes pas sans ignorer"… ou "sans savoir"

Barbarismes, solécismes, pléonasmes, janotismes : toutes ces fautes de français portent de bien jolis noms, n’est-ce pas, amis des mots ? Ce qui m’a donné envie de vous parler d’elles, c’est un livre que je viens de recevoir, il est de Jean-Pierre Colignon, qui a été chef des correcteurs du journal Le Monde – c’était il y a longtemps, avant mon époque Ce livre, Objectif zéro faute, aux éditions de L’Etudiant, est un indispensable pour ceux qui souhaitent embrasser la profession de correcteur – ou trice !
 
Et figurez-vous qu’il sont plutôt nombreux en ce moment, pour une raison qui m’échappe. Il y en a même parmi les auditeurs de RTL qui m’écrivent pour me demander conseil, et je suis obligée d’attirer leur attention sur le faible nombre de vrais postes. Mais on peut vouloir ajouter la correction à son activité principale, alors là pourquoi pas ?
Dans ce cas, ce livre est une pépite… en plus de mon autobiographie, Au bonheur des fautes – Confessions d’une dompteuse de mots, cela va sans dire ! 

Mais revenons à notre Colignon. Bien sûr, il liste les erreurs les plus courantes : orthographe, grammaire, style, tout y passe, y compris les noms propres à surveiller (Mitterrand deux T deux R, George Bush, George V, George Sand, pas de S à George, Apollinaire « un P deux L comme Apollon », etc.), mais le chapitre intitulé « Des incorrections récurrentes à éviter » en étonnera quelques-uns.

La secousse sismique, un « choc choquant »

Deux petits pléonasmes, pour commencer ? S’entraider mutuellement, par exemple. S’entraider, c’est mutuel par définition, eh oui ! Moins évident : on ne devrait pas parler de secousse sismique. Comme l’explique Larousse.fr, « On dit correctement phénomène sismique, secousse tellurique, tremblement de terre« , mais on évite « le pléonasme secousse sismique (séisme étant issu du grec seismos qui signifie ‘choc, secousse’) » – ce qui au passage fait d’une secousse sismique… un « choc choquant » !
 

Méfions-nous aussi des mots qui se ressemblent, que les spécialistes appellent des paronymes, comme inclination et inclinaison : on parle d’une inclination de tête, ou d’une inclination pour la musique. L’inclinaison, en revanche, c’est, selon la définition du Robert, l’ »état de ce qui est incliné », on parle de « L’inclinaison d’un toit ». Et allez, je vous donne l’erreur que je préfère, une expression bancale qu’on entend parfois dans la bouche des politiques : « Vous n’êtes pas sans ignorer ceci ou cela »… au lieu de : « Vous n’êtes pas sans savoir », bien sûr.
 
Vous n’êtes pas sans ignorer, ça veut dire « vous ignorez forcément que ». « Pour marquer que l’interlocuteur est à coup sûr informé de ce dont on parle, précise le Larousse, on dit : vous n’êtes pas sans savoir que ou vous n’ignorez pas que. »
Vous n’êtes pas sans savoir qu’on se retrouve demain matin comme chaque week-end sur les ondes de RTL, amis des mots ? Quant à moi, je ne l’ignore pas, je serai fidèle au poste !

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