Armé de sa foi catholique et de son humanisme, Jacques Duquesne aura façonné la presse écrite française pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Le journaliste et écrivain est mort, mercredi 5 juillet, d’une infection pulmonaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Petit-fils d’un mineur du nord de la France, ce fils d’un policier municipal et d’une servante n’a jamais oublié ses racines populaires. Jacques Duquesne est né à Dunkerque le 18 mars 1930 et a été profondément marqué par la destruction de sa ville natale pendant la seconde guerre mondiale.
Après avoir décroché son baccalauréat en 1947, il rejoint la capitale pour étudier à Science Po Paris. En 1957, le jeune journaliste part en Algérie en tant que correspondant pour le journal La Croix. En janvier 1958, il décrit la torture et les exactions des militaires français dans une série de sept articles, intitulée « Souffrances et espoirs de l’Algérie ». Des centaines de lecteurs envoient des lettres incendiaires à la rédaction, La Croix est interdit en Algérie, et l’OAS le condamne à mort. Portant les valeurs journalistiques au plus haut, il lui était inconcevable de faire différemment. « Il fallait le dire. Parce que l’essentiel était en jeu : l’âme de la France, les droits de la personne », écrivait-il en 2000.
Auréolé du respect de ses pairs pour son courage, sa rigueur et sa justesse, Jacques Duquesne fait son retour en France en 1964 et devient directeur délégué de la revue Panorama Chrétien (devenu en 1968 Panorama aujourd’hui) jusqu’en 1970. En tant que « rewritter » de l’hebdomadaire L’Express, il est invité à réécrire une bonne partie des articles, avant chaque bouclage, le jeudi soir, pour donner une homogénéité au journal. Un exercice auquel l’homme de gauche, même s’il n’a jamais eu la carte d’un parti, s’était aussi prêté pour le Parti socialiste dont il avait réécrit le programme, « Changer la vie », en 1972.
Humilité et professionnalisme
Apprécié pour son professionnalisme autant que son humilité, M. Duquesne est nommé chef du service enquête de L’Express en 1967 avant d’être promu rédacteur en chef adjoint en 1970. Agacé par le poids écrasant de la carrière politique de Jean-Jacques Servan-Schreiber sur la rédaction de L’Express, il quitte l’hebdomadaire pour cofonder Le Point, en 1972, aux côtés de Claude Imbert et de Georges Suffert. De 1974 à 1977, il dirige la rédaction du Point, puis deviendra PDG et directeur de la publication de 1985 à 1990.
Passionné par l’écriture, il laisse une cinquantaine d’ouvrages, dont une dizaine de romans, et plus étonnant, les bandes dessinées Mic et Mac – signé sous le nom de Jacques Petit-Duc pour les revues Bayard – ou Oukala le petit indien pour Okapi. Récompensé du Prix Interallié 1983 pour Maria Vandamme (Grasset, 1983), il adaptera même son roman en série télévisée pour TF1 en 1989. Certains de ses essais sur sa manière de voir la chrétienté auront du succès et seront parfois au centre de la polémique comme son Jésus (Desclée de Brouwer/Flammarion, 1995) ou Marie (Plon, 2004). « Il a toujours eu une liberté de ton, cette volonté de prendre de la distance avec toute forme d’establishment », estime Antoine de Tarlé, ancien président du directoire de La Vie Catholique, groupe dont M. Duquesne a été directeur général des publications en 1977-1978.
Il vous reste 27.35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
voirenimages.net vous produit ce texte qui aborde le thème « ». Le but de voirenimages.net étant de rassembler en ligne des données sur le sujet de puis les diffuser en essayant de répondre du mieux possible aux interrogations que tout le monde se pose. Cet article se veut reconstitué de la façon la plus correcte que possible. Si jamais vous projetez d’apporter quelques précisions autour du sujet « », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Dans les prochaines heures on rendra accessibles à tout le monde d’autres annonces autour du sujet « ». Alors, consultez régulièrement notre blog.