Le terme « décivilisation » n’est « pas l’apanage » de l’extrême droite, dit Véran

Le terme "décivilisation" n'est "pas l'apanage" de l'extrême droite, dit Véran
Le terme "décivilisation" n'est "pas l'apanage" de l'extrême droite, dit Véran

Paris (AFP) – Le terme « décivilisation » utilisé par Emmanuel Macron pour décrire une succession de violences ces dernières semaines « n’est pas l’apanage de l’extrême droite », a estimé vendredi le porte-parole du gouverement Olivier Véran face à une levée de boucliers à gauche.

Publié le : 26/05/2023 – 10:26Modifié le : 26/05/2023 – 10:24

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« Le mot +décivilisation+ a été employé par un sociologue juif qui s’appelait Norbert Elias, né dans les années 1930 et qui décrivait l’impact de la montée du nazisme dans les sociétés », a expliqué le ministre sur Europe 1. « Ce n’est pas l’apanage de M. Renaud Camus, de l’extrême droite », a-t-il ajouté.

Penseur du « grand remplacement », Renaud Camus, a intitulé un de ses livres « Décivilisation ».

La polémique sur l’emploi de ce mot par le chef de l’État mercredi en conseil des ministres est selon Olivier Véran « assez emblématique de notre incapacité aujourd’hui à vouloir laisser le débat sur des données pourtant importantes ».

Il s’agit, a-t-il complété, de « faire un pas de côté ». Ce « n’est pas un phénomène qui correspond à un parti politique ou qui correspond à une idée politique » mais une situation qui « nuit au bien-être de chacun », a-t-il argumenté.

Le porte-parole a notamment pointé la « désinhibition » sur les réseaux sociaux où « parce que quelqu’un n’est pas d’accord avec un autre, il va directement l’insulter, le menacer, le caricaturer à l’excès, voire parfois appeler à la haine, parce que les barrières sont tombées ».

Le président de la République avait employé ce mot à la suite de l’assassinat d’une infirmière du CHU de Reims et de la mort de trois policiers de Roubaix dans un accident de la route provoqué par un conducteur fortement alcoolisé et positif au cannabis. Ces faits concernant des agents publics s’ajoutent à un climat de violences et de menaces visant les élus, qu’ils soient maires ou parlementaires.

Interrogée sur BFMTV, la députée écologiste Sandrine Rousseau a néanmoins jugé que le recours au terme « décivilisation » était « une faute politique ».

« J’en ai marre de la complaisance d’Emmanuel Macron avec l’extrême-droite! », s’est-elle agacée, estimant qu’à chaque fois qu'(il) est face à une difficulté, il lance une espèce de perche sur l’extrême droite, comme ça, pour essayer de divertir », en référence à la crise sociale et politique liée à la réforme des retraites.

Elle a regretté que le président « ne considère pas la cohésion sociale comme une réponse à la crise », se plaçant selon elle « toujours dans un rapport d’autoritarisme et un rapport rugueux, si ce n’est d’opposition avec son peuple ».

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