Les agriculteurs prennent la parole

Je me tue à la tâche de vivre A tous ceux et celles qui disent que mes conditions de vie sont létales, 
À toutes les personnes qui prétendent que je me tue à la tâche,
Que mon projet est trop grand pour un seul homme, 
Trop ambitieux, que le taux d’échecs n’est pas normal,
je dis ceci: Je vis.
J’ai deux buts. Imaginez de la neige fraiche immaculée. Mon objectif est de traverser le champ de la vie en faisant le moins de traces possibles. D’être le plus léger. Pour que cette neige reste immaculée, toutes les personnes qui empruntent le même chemin doivent avoir le même sens de la légèreté. Ici réside mon second objectif: transmettre comment impacter le moins possible. Ma ferme est un éprouvette dans laquelle je tente des expériences. Certaines sont choisies en sachant qu’elles aboutiront à coup sûr sur un échec. Pourquoi chercher l’échec? Pour prouver que c’est une impasse. Et donc éviter que d’autres se perdent dans ces fausses pistes.
Je vous offre un catalogue de solutions, de réflexions qui sont libres de droits et que vous pouvez utiliser comme vous voulez. Que vous soyez jaunes, violet, marron, vert ou blanc, que vous soyez imberbes, poilus, à plumes ou a écailles, infiniment petits ou géants, d’obédience religieuse ou athée. Je rabote ma vie par des nuits trop courtes? 
Je n’ai aucun transport et donc temps perdu entre mon lieu de travail et mon habitation. 
Mes journées sont très denses? Pas de temps veut dire optimisation maximale…
Qui perd du temps dans l’histoire? L’autonomie consiste à ne rien ou très peu déléguer.
Ce qui implique d’être ressource sur tout. 
Quoi de plus gratifiant et nourrissant d’être une ressource?
Car si vous êtes une ressource pour l’extérieur vous êtes une ressource pour vous même.
Si j’avais là tout de suite, même après 4 ans de pratiquement de zéro confort, une maison avec toutes les commodités, est ce que mon travail aurait le même intérêt? Est ce que vous regarderiez l’histoire de mon quotidien et que je vous partage avec le même oeil? Non, assurément non.
Je ne fabrique pas du spectacle. La vie de la nature est par essence spectaculaire. Le société hors sol est un oignon où chaque couche est un masque, une isolation, un matelas qui empêche de voir, sentir, toucher la vie.
Tout le monde est né pour nourrir tous ses sens*. Beaucoup voudraient me changer. 
Certains et certaines par solidarité, par humanité. Merci mais vous faites l’exacte contraire de ce que vous souhaitez.
D’autres parce que je leur renvoies ce qu’ils ne veulent pas faire. Je ne vous juge pas de votre inaction si telle est la source de votre courroux à mon égard. 
Je vous demande juste de m’accepter comme je suis, d’être tolérant avec vous même pour ce que je peux vous renvoyer. Je vis, je respire pour cette nature. Et je prie si fort pour que mes enfants puissent un jour en bénéficier.
Je guéris mes bobos, mes fatigues, les états d’âme avec cet espoir. Prenez soin de la terre nous n’en avons qu’une
#pierre1911 #résilience

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