Les « cent jours » sont souvent l’affaire d’un seul homme. Alors Emmanuel Macron est partout. Menacé par les sables mouvants, le président de la République s’est lancé dans une chevauchée médiatique, semant des annonces, égrenant des promesses. Sur le lac de Serre-Ponçon pour dévoiler lui-même le plan « eau » (Hautes-Alpes, 30 mars), au collège Louise-Michel de Ganges (Hérault, 20 avril) pour évoquer les chantiers de l’école avant de s’emparer de la réforme du lycée professionnel à Saintes (Charente-Maritime, 4 mai), à Dunkerque (Nord, 12 mai) au chevet de la réindustrialisation. Au rythme d’un ou deux déplacements par semaine, le chef de l’Etat multiplie les apartés, donne de longues interviews (Challenges, L’Opinion et TF1 en six jours) et publie des tribunes, par exemple dans le Financial Times pour vanter la souveraineté européenne.
Il répète ses mantras, la santé, l’école, la transition écologique, l’attractivité… Affiche une obsession : s’emparer des sujets de la vie quotidienne des Français, notamment des classes moyennes… Un an à peine après l’élection présidentielle, l’heure est déjà à la reconquête. « Nos compatriotes veulent d’abord de l’efficacité politique. La confiance revient quand les gens constatent que, quand le gouvernement dit quelque chose, ça change nos vies », a-t-il déclaré à L’Opinion, dimanche 14 mai.
Entre deux discours, ses proches chantent la geste présidentielle. Peu à peu, le chef de l’Etat arriverait à renverser la « chimère » d’un « président empêché » par les « casserolades », selon les termes d’un d’entre eux. Un autre décrit une première ministre toujours empêtrée dans ses rencontres avec les syndicats quand le chef de l’Etat « renverse la situation ». Car l’objectif initial et officieux des « cent jours », théorisés lors de son allocution à l’Elysée le 17 avril, était de tourner la page des retraites. Depuis un mois, le président de la République arrive à desserrer l’étau, même si l’ombre de la crise sociale ouverte par cette réforme plane toujours. Lundi 15 mai, de 150 à 200 manifestants ont fait du bruit à proximité du château de Versailles où se tenait le sommet Choose France, et la proposition de loi visant à abroger la réforme déposée par le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires continue à agiter l’Assemblée nationale.
Tensions avec Matignon
De plus en plus défiant à l’égard de sa première ministre, M. Macron s’est réinstallé à l’épicentre. Les ministres sont priés de laisser la priorité à l’Elysée. Et l’Elysée assume en répétant que le chef de l’Etat « récolte ce qu’il avait lui-même semé » pendant sa campagne ou lors de déplacements en 2022, comme lorsqu’il avait évoqué le « pacte pour les enseignants » dans son discours de la Sorbonne, à Paris, le 25 août 2022, lorsqu’il s’était emparé de la thématique des lycées professionnels aux Sables-d’Olonne (Vendée) le 13 septembre 2022, ou lorsqu’il avait reçu les responsables des cinquante sites industriels les plus polluants à l’Elysée, le 8 novembre 2022. « Il ne prend pas les sujets, il les met en lumière et ça crée une obligation de rendre des comptes si jamais ça n’est pas au niveau de ce qu’il a demandé », résume l’Elysée. Une façon donc aussi de remettre son gouvernement en ordre de marche autour de la figure présidentielle redevable devant les Français.
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