Haut les mains
Regardez leurs visages. Leurs mains. Elles parlent. Ils se sont rassemblés place de la Concorde, à Paris, le 30 juin, trois jours après la mort de Nahel M., pour lui rendre hommage et protester contre les violences policières. Voilà pourquoi, les bras ouverts, les mains en l’air, ils reprennent le geste « Hands up, don’t shoot ! », utilisé par les manifestants américains à la suite de la mort, en 2014, du jeune Michael Brown, 18 ans, tué de six balles par un policier, à Ferguson, dans le Missouri. Neuf ans plus tard, même combat, même geste : « Les mains en l’air, ne tirez pas ! »
Têtes d’affiche
Parmi ces jeunes manifestants les mains en l’air, plusieurs tiennent des pancartes. Sur l’une d’elles est inscrite la phrase suivante : « 90 % des personnes tuées par la police sont non blanches ». Cette affirmation est tirée d’une chronique publiée en 2014, peu après les émeutes de Ferguson, dans Libération par les militantes antiracistes Sihame Assbague et Rokhaya Diallo. « Plus de 90 % sont des non-Blancs tués par des policiers blancs », écrivaient même celles-ci dans leur texte, sans citer de sources officielles. Et pour cause, les statistiques ethniques sont interdites en France.
Loi des probabilités
Alors, comment établir que « la police est raciste », comme le fait une autre pancarte ? En attendant que la France ne satisfasse aux recommandations de l’Union européenne, qui encourage les statistiques ethniques pour évaluer les discriminations, il faut se contenter d’un chiffre, un seul, abordant frontalement le sujet. Daté de 2017, et publié dans une enquête commandée par le défenseur des droits de l’époque, Jacques Toubon, ce chiffre affirme que les jeunes hommes « perçus comme noirs ou arabes » ont « une probabilité vingt fois plus élevée que les autres d’être contrôlés par la police. ».
Dans de beaux draps
Une troisième pancarte apparaît moins frontale. « Qui sème l’impunité récolte la colère d’un peuple uni ! », clame-t-elle. Elle s’inspire du slogan affiché par une librairie niçoise sur sa vitrine, à l’occasion d’une visite à proximité de Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, en décembre 2022. La vitrine avait alors été recouverte d’un drap noir par des policiers et l’établissement fermé une journée entière. Ses gérantes avaient porté plainte. Ironie du calendrier, il y a quelques jours seulement le tribunal administratif de Nice a condamné l’Etat pour « atteinte à la liberté d’expression » dans cette affaire.
De leurs propres ailes
Sur cette image, enfin, une statue semble veiller sur la foule. En l’occurrence, cette œuvre,
réalisée en 1702 par le dénommé Antoine Coyaux pour l’abreuvoir de Marly et déplacée en 1719 à l’entrée du jardin des Tuileries, s’appelle La Renommée chevauchant Pégase. Elle met ainsi en scène la Renommée, divinité ailée possédant de nombreux yeux et autant de bouches, lui permettant de prendre connaissance des secrets et de les divulguer, et armée d’une trompette. Avec leurs gestes et leurs pancartes, les manifestants veulent faire de même.
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