Mais pourquoi diable les sièges de nos trains sont-ils de moins en moins confortables

Mais pourquoi diable les sièges de nos trains sont ils de moins en moins confortables
Mais pourquoi diable les sièges de nos trains sont ils de moins en moins confortables

ANALYSE – Les places assises des trains récents sont souvent décriées pour leur rigidité, qui tranche avec le «moelleux» des anciens trains Corail. Le futur TGV M devrait renouer avec plus de confort, promet la SNCF.

On y reste assis quelques dizaines de minutes lors d’un trajet en TER, mais plusieurs heures lorsque l’on traverse la France en TGV. Autant dire que le confort des sièges a son importance… et que le verdict des voyageurs est à la hauteur de leurs attentes ! Au fur et à mesure que les trains se modernisent, tourne cette petite musique nostalgique du «c’était mieux avant». Et de se souvenir du moelleux des larges sièges des trains Corail (contraction de «confort sur rail»), mis en service à la fin des années 1970 et en voie de disparition en France.

Alors que les nouvelles rames bénéficient des normes de sécurité les plus performantes et des technologies les plus récentes, elles semblent pêcher sur un point selon une grande partie des passagers : leurs sièges. «La SNCF peut remballer ses TGV, niveau confort rien ne vaut les « vieux » Corail ou tu as un immense siège tout moelleux», lit-on sur Twitter. Ou encore : «Les nouveaux sièges 2nde classe TGV sont à peu près au même niveau de confort que les sièges de Ryanair.»

Matières ignifuges, masse du train… Des normes très contraignantes

Mais alors, comment expliquer une telle régression ? Un début de réponse est à trouver du côté des normes européennes. Anti-incendie, anti-dégradation, masse du train, hygiène… Elles sont toujours plus strictes année après année. Par exemple, «les normes anti-incendie impliquent l’utilisation de matières ignifuges généralement solides. Tout le défi est de trouver la technologie capable de respecter ces normes tout en offrant le meilleur confort aux passagers», soulignent Isabelle Le Saux, directrice design chez SNCF Voyageurs, et Florence Rousseau, directrice marketing du TGV M.

Autre aspect important : les sièges doivent être les plus légers possibles. Un siège de deux places dans un Ouigo pèse 38 kg. Dans un TGV Océane, il pèse 43 kg en seconde classe et 80 kg en première classe (en raison de leur système de réversibilité). «Le gain de masse a un impact environnemental : plus le train sera léger, moins il consommera d’énergie pour rouler», souligne Jean Ruch, ingénieur et responsable du bureau d’études aménagement intérieurs à la SNCF. En outre, cette chasse aux kilos en trop doit permettre de respecter la norme imposant une charge maximale de 17 tonnes par essieu, c’est-à-dire un ensemble de deux roues. Ainsi, une voiture de TGV ne doit pas dépasser les 34 tonnes. Leurs aînés, les voitures Corail, peuvent quant à eux supporter une masse deux fois plus importante (68 tonnes).

À quel confort s’attendre dans le futur TGV M ?

Même si les passagers ne s’en rendent pas forcément compte, l’ergonomie des sièges les plus récents est censée leur éviter le mal au dos. Ceux des TGV Océane, en service depuis 2017, ont pour la première fois été conçus en collaboration avec une école d’ostéopathie. Seulement voilà, les voyageurs les jugent souvent trop «raides» et «durs». «Cette approche trop scientifique nous a effectivement été reprochée par une partie des clients», reconnaît-on chez SNCF Voyageurs. Autrement dit, la conception de ces sièges impose aux passagers d’adapter une posture droite, pas forcément en phase avec leur usage réel.

Faut-il s’attendre à des améliorations dans le TGV du futur ? Les nouvelles rames du TGV M qui doivent être mises en circulation à partir de 2024 devraient renouer avec le confort perdu ces dernières années. La SNCF promet le retour d’une «assise moins ferme, avec effet ressort. Grâce à l’usage d’un tissu en maille, les sièges épouseront la forme du corps, créant ainsi un effet hamac», nous détaillent Isabelle Le Saux et Florence Rousseau. Pour améliorer cette technologie brevetée, les sièges ont récemment été testés par 75 volontaires dans des conditions réelles de voyage. Pendant deux heures, ils étaient invités à les utiliser dans la posture qui leur convenait le mieux et ont été filmés afin de déceler les éventuels inconforts.

La compagnie veut rassurer les passagers sur un autre point : si les futures rames auront une capacité supérieure de 20 % (734 places au lieu de 600 environ), ce ne sera pas au détriment du confort. «Les motrices ont été réduites de 4 mètres et chaque voiture de 1 mètre. Cela permet l’ajout d’une voiture supplémentaire, soit environ 20 % de sièges en plus avec le même espace pour les jambes», résume SNCF Voyageurs. Quid des autres trains comme les TER ? Tout dépend des régions qui décident de leur configuration. Certaines font le choix de rangées en 2-2, quand d’autres choisissent les rangées en 2-3 qui laissent évidemment moins d’espace.

«En France, on a tort de se plaindre»

Et si ce manque de confort n’était au final qu’un ressenti purement subjectif ? «Les voyageurs aiment râler contre leur compagnie ferroviaire », assure Thibault Constant. Sur sa chaîne YouTube, Simply Railway, ce jeune passionné du transport ferroviaire évalue sous tous leurs aspects (confort, équipements, offre de restauration, etc.) les trains qu’il emprunte à travers l’Europe. Verdict ? La France ne s’en sort pas si mal par rapport notamment aux trains britanniques. «On a tort de se plaindre. Les trains modernes offrent les commodités qui manquent souvent dans les rames plus anciennes : prises et lumières individuelles, Wi-Fi, repose-pieds, tablette, etc. Si l’on ne reviendra sûrement jamais au confort des Corail, l’expérience globale de voyage reste bien meilleure qu’auparavant», estime-t-il.

Selon le Youtubeur, dans les trains mis en service vers 2010, la priorité a été donnée au design, moins au confort et à l’expérience client. Une tendance qui s’inverse aujourd’hui. «On observe un retour en arrière. Le confort redevient une priorité pour les compagnies». Et de donner l’exemple de l’ICE 4 allemand. «Lorsqu’ils ont été mis en service en 2017, les passagers se sont plaints quasi unanimement de leur confort. La Deutsche Bahn les a remplacés au bout de quelques années et s’engage désormais à faire tester les prototypes de sièges aux usagers.»


EN VIDÉO – Découvrez le nouveau TGV M

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