« Tu viens avec moi, on pille Louis Vuitton ? » A l’angle de la Canebière et du cours Belsunce (1er arrondissement), samedi 1er juillet en début de soirée, même les arguments de drague s’imprègnent de l’air du temps. Le cœur de Marseille vient de vivre deux soirées de violents incidents marqués par la mise à sac de plusieurs centaines de commerces et s’apprête à entrer dans une troisième nuit de pillages. L’atmosphère est pesante. Comme la veille, les transports publics se sont arrêtés à 18 heures, les manifestations sont interdites et les opérateurs de « mobilité douce » fermement priés de faire disparaître vélos électriques et trottinettes, potentielles « armes par destination » pour défoncer des vitrines. Mais cette fois, des dizaines de camions de CRS bloquent les accès des rues commerçantes, ravagées quelques heures plus tôt.
La nuit n’en sera pas moins explosive. Bilan : soixante-et-onze interpellations et sept policiers blessés dont un touché à la tête par un tir de mortier d’artifice. La veille, quatre-vingt-quinze personnes ont déjà été arrêtées et trente-et-un membres des forces de l’ordre blessés, selon la préfecture de police.
Epargnée par les émeutes des quartiers populaires en 2005, touchée marginalement par des débordements pendant les manifestations des « gilets jaunes » ou plus récemment contre la réforme des retraites, Marseille entretenait sa légende de ville unie en toutes circonstances. Le poids des réseaux de stupéfiants était souvent évoqué pour expliquer le calme relatif des quartiers populaires.
Faire « aussi bien » qu’en Ile-de-France
Autant d’éléments mis à mal par le vent de révolte qui suit l’affaire Nahel M., adolescent tué par un tir policier mardi 27 juin à Nanterre. Les grandes cités du nord de la ville n’ont pas flambé, mais les centres commerciaux du Merlan (14e arrondissement) et de Grand Littoral (15e) ont été visés par des raids d’émeutiers. Un supermarché Aldi a été pillé et incendié aux Flamants (14e). Une concession Volkswagen, elle, a été attaquée dimanche 2 juillet, tôt dans la nuit.
Marseille s’est enflammée avec retard, jeudi 29 juin, alors que d’autres grandes agglomérations étaient déjà sous haute tension. Après un rassemblement pour dénoncer « le racisme, les discriminations et les violences policières » et « rendre hommage à Nahel », à l’appel de la Coordination des 40 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme, la soirée a dégénéré dans le secteur de Belsunce et de la Joliette (2e). Dans le sillage d’un cortège de plusieurs centaines de personnes, des dizaines de poubelles et quatorze véhicules ont été brûlés, une poignée d’Abribus brisés, selon les chiffres municipaux. Les images diffusées sur les réseaux sociaux d’un fumigène lancé à travers la façade brisée de l’Alcazar (1er), ont laissé croire à un incendie de ce qui est la plus grande bibliothèque de Marseille. En marge du défilé, une trentaine de boutiques, notamment de téléphonie, étaient déjà dévalisées par des petits groupes de jeunes gens souvent masqués.
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