Navalny, Iachine, Roïzman, trois visages du virage répressif de Poutine

Navalny, Iachine, Roïzman, trois visages du virage répressif de Poutine
Navalny, Iachine, Roïzman, trois visages du virage répressif de Poutine

Démocratie

Guerre entre l’Ukraine et la Russiedossier

Ces figures de l’opposition, qui ont refusé de fuir la Russie et de se taire, ont été condamnées par la justice. Une politique autocratique considérablement accentuée par la guerre en Ukraine.

Alexeï Navalny vient d’avoir 47 ans. Dimanche 4 juin, il passait son troisième anniversaire consécutif en prison. Opposant très médiatisé à Vladimir Poutine, bête noire du Kremlin, l’avocat est pourtant loin d’en avoir fini avec la justice et le système carcéral russes. Incarcéré depuis janvier 2021, lors de son retour volontaire en Russie après s’être remis en Allemagne d’un grave empoisonnement au Novitchok, il a été condamné le mois suivant à deux ans et huit mois de réclusion pour manquements à son contrôle judiciaire, puis en mars 2022 à neuf ans supplémentaires pour «escroquerie» et «outrage à magistrat».

Les conditions drastiques de sa détention inquiètent ses proches, qui accusent les autorités de le tuer à petit feu. Malade et mal soigné, Navalny souffre notamment d’inexplicables douleurs à l’estomac, indiquait sa famille en avril. Rien, aujourd’hui, ne permet de penser qu’il sortira un jour de détention tant que Vladimir Poutine sera au pouvoir : il encourt en effet trente-cinq ans de prison supplémentaires pour «extrémisme» et «terrorisme» dans un autre procès. Des accusations dénoncées comme «absurdes» par l’opposant et ses soutiens.

Malgré la répression féroce, ces derniers continuent courageusement de se mobiliser, y compris en Russie. Dimanche,109 personnes ont été arrêtées par la police alors qu’elles participaient à des actions de soutien à Navalny pour son anniversaire, selon l’ONG russe OVD-info, principalement à Moscou et Saint-Pétersbourg. Ces interpellations témoignent, une nouvelle fois, de l’accélération de la répression des opposants à Vladimir Poutine depuis le début de l’invasion russe en Ukraine.

«Fausses informations»

Courant avril, la Douma, la Chambre basse du Parlement russe, a doté la justice d’un nouvel arsenal permettant d’accroître la pression sur les voix dissidentes. La «haute trahison», crime retenu par exemple contre l’opposant Vladimir Kara-Murza, est désormais passible de prison à perpétuité, contre vingt ans de réclusion auparavant. Les peines pour «terrorisme», un chef d’accusation parfois invoqué pour réprimer l’opposition, ont également été alourdies.

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Lui n’est pas visé par de telles poursuites, mais sa peine a été confirmée en appel au lendemain du vote de la Douma, le 19 avril dernier. Ilia Iachine, député municipal de Moscou, purge une peine de huit ans et demi de prison, jugé coupable en décembre 2022 d’avoir diffusé de «fausses informations» au sujet du conflit en Ukraine, notamment pour avoir enfreint l’usage sémantique de rigueur en Russie en utilisant le terme de «guerre» plutôt que celui, consacré par Moscou, d’«opération spéciale».

Jusqu’à son arrestation en juin 2022, Ilia Iachine était l’un des derniers adversaires de Vladimir Poutine à circuler encore librement dans le pays.

Leviers de pression

Désormais, Evgueni Roïzman, 60 ans, fait figure d’exception. Tout comme Ilia Iachine, cet homme politique, ancien maire de la quatrième ville du pays, Ekaterinbourg, jusqu’à sa démission forcée en 2018, ne s’est pas privé de critiquer la guerre menée par la Russie en Ukraine. Mais contrairement à son compatriote, il est ressorti libre de son procès le 18 mai, seulement sanctionné d’une amende de 260 000 roubles (environ 3 000 euros) pour avoir «discrédité» l’armée russe dans une vidéo publiée sur YouTube en juillet 2022. «Je trouve que dans les conditions actuelles, il s’agit d’un acquittement», a-t-il déclaré à la sortie du procès, indiquant son intention de ne pas faire appel.

Aucun chiffre précis ne permet de recenser le nombre de prisonniers politiques en Russie. Mais la guerre en Ukraine a encore accentué le virage autocratique de Vladimir Poutine. Les peines de prison, les sanctions financières, le harcèlement ou encore les menaces physiques sont autant de leviers de pression que le Kremlin emploie de manière quasi automatique pour faire taire toute personne qui s’écarterait du discours officiel. Avec, parfois, une violence sans retour comme le rappelle le cas de Boris Nemtsov, vétéran et parrain de l’opposition anti-Poutine, visage le plus connu du grand public, assassiné en février 2015 de quatre balles dans le dos.

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