Nos conseils de lecture : « Bleu guitare », « La Moitié fantôme », « La Collection inavouable

LA LISTE DE LA MATINALE

Du beau monde, et du moins beau, se retrouve cette semaine dans la sélection du « Monde des livres ». Le narrateur de Simon Baril, guitariste qui ne peut plus jouer, et son agresseur, introuvable. Les hommes politiques de la VRépublique, et leurs arrangements avec la vérité, décryptés dans Mensonges d’Etat. Ou Savoy, le personnage d’Alan Pauls, quinquagénaire précipité dans les méandres d’Internet. Et les Gurlitt, receleurs du IIIReich. Sans oublier Jésus soi-même, raconté par Ernest Renan dans un best-seller du XIXsiècle, réédité.

ROMAN. « Bleu guitare », de Simon Baril

« Littérature blanche » pour la « grande fiction », « roman noir » pour les enquêtes policières, « Bibliothèque rose » pour les enfants… Pour son premier roman, Simon Baril a choisi une autre palette, plus mélangée. Ni tout à fait noir, ni franchement blanc ou rose, son récit captivant explore avec subtilité le territoire du bleu et de la nuit. Un bleu tour à tour froid, dur, profond comme un gouffre, électrique, étoilé. Azur et suie mêlés.

Le narrateur de Bleu guitare broie d’abord un bleu très sombre, presque anthracite. Un soir de 1997, à Los Angeles, ce jeune musicien lyonnais s’est fait agresser à la sortie d’un concert. Une bouteille de whisky brisée d’un coup sur son crâne. L’inconnu surgi dans son dos lui a ensuite « méthodiquement écrasé les mains sous ses bottes », le laissant à terre. Le guitariste a été opéré. Mais il ne peut plus jouer. Hagard, le survivant voudrait comprendre qui l’a assailli et retrouver son agresseur.

Un homme presque mort, la police mobilisée, une vengeance qui se profile : Simon Baril avait tout en main pour ficeler un roman californien bien noir. D’autant qu’il a lui-même vécu à Los Angeles, et traduit des fictions de ce type. Il préfère une autre route. Au lieu de s’enfoncer dans la noirceur, le narrateur tente de sortir des ténèbres. Il cherche en lui-même. « Si je comprends pourquoi je suis mort, alors je pourrai vivre à nouveau », se prend-il à espérer. Avec une question : « Et si j’étais fou ? »

Plus on avance, plus on s’interroge : est-on dans un polar, une bluette, un nouveau Journal d’un fou ? Ou encore dans le récit d’une résurrection ? Baril passe avec dextérité d’une nuance à une autre, avance puis se corrige, met tout en doute, et le lecteur se retrouve dans le bleu. C’est bien ce qui fait la saveur et la richesse de ce roman. Un texte céruléen qui ne mène jamais où on l’attend. De. C.

« Bleu guitare », de Simon Baril, La Tengo, 160 p., 18 €, numérique 13 €. « Bleu guitare », de Simon Baril, La Tengo, 160 p., 18 €, numérique 13 €.

HISTOIRE. « Mensonges d’Etat. Une autre histoire de la Ve République », sous la direction d’Yvonnick Denoël et Renaud Meltz

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