Une cinquantaine de bateaux à la file indienne, de toutes tailles, couleurs et gabarits, voilà qui ne passe pas inaperçu en plein cœur de Paris. D’autant plus lorsque la brigade fluviale et des bateaux armés de caméras accompagnent cette drôle de déambulation. Organisée sur la Seine, lundi 17 juillet, entre le pont d’Austerlitz et les quais d’Iéna, la procession fluviale était destinée à tester plusieurs éléments techniques en vue de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.
Le 26 juillet 2024 à 20 h 24, plus d’une centaine de bateaux transporteront 200 délégations du monde entier. Mais pour ce galop d’essai, seulement 57 embarcations ont été mobilisées, dont 39 destinées à la parade des athlètes et 18 à la flotte connexe, qui comprend l’encadrement, la sécurité civile, l’assistance et des bateaux d’observation. Les embarcations ont parcouru à deux reprises l’itinéraire long de 6 km, profitant d’un arrêt exceptionnel de la navigation entre 4 heures du matin et midi.
« Nous sommes très satisfaits de ce test technique et opérationnel, disait Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux de Paris, à l’arrivée sur les quais d’Iéna. Avant d’ajouter la partie artistique de la cérémonie, nous devions nous assurer que tout était faisable en testant les espacements des péniches, la vitesse, les manières d’accoster. On veut que l’expérience soit inoubliable pour les athlètes ! »
La sécurité de la parade au banc d’essai
Si les embarcations tournaient à vide ce lundi, sans autre apparat qu’une simple numérotation sur la coque, elles seront garnies de près de 10 000 athlètes au soir du traditionnel défilé des nations.
Cette version aquatique de la parade, une première dans l’histoire de l’olympisme, nécessitait plusieurs ajustements entre le Comité d’organisation des Jeux, la préfecture maritime, la préfecture de police, la Ville de Paris et l’Olympic Broadcasting Services (OBS), le diffuseur télévisé olympique. « C’est un défi très inhabituel, on n’a jamais organisé d’armada de cette envergure, confiait la préfecture maritime d’Ile-de-France. Pour nous, l’objectif de ce test est double : s’assurer que l’on respecte la réglementation de navigation et assurer la sécurité sur les bateaux. »
La manœuvre mobilisait également 850 policiers et un hélicoptère, déployés pour prendre des marques avant le jour J. Jets de projectile, personne à l’eau, malaise sur les bateaux, voire attaque terroriste, la sécurisation de cette gigantesque fête en plein air constitue un véritable casse-tête.
« Nous avons testé pour la première fois une salle de commandement dédiée à l’événement qui articule la BRI, le RAID et le GIGN, assurait le préfet de police, Laurent Nuñez. Nous avons également mené discrètement plusieurs tests de sécurité sur les quais et sur les bateaux, sans perturber la parade. »
L’occasion de tester également les systèmes de radio et la bonne coordination des différents acteurs en cas de pépin. Pour prévenir toute éventualité, une panne moteur et un malaise ont ainsi été simulés sur des péniches.
« On n’est pas loin de ce que l’on a imaginé »
Cette répétition devrait être la seule à se tenir sur la Seine. Pour que le mystère reste entier, les autres essais – comprenant les éléments artistiques – se tiendront sur des plans d’eau discrets. Mais les défis restent nombreux : « C’est un vrai puzzle, il faut respecter l’ordre protocolaire et gérer les effectifs des délégations. On est peut-être à la 45e version de cérémonie d’ouverture et ça risque encore de bouger, reconnaît Thierry Reboul, le “M. Cérémonie” de Paris 2024. Plein de choses ne vont pas, dans le timing, les manœuvres, etc. Mais les éléments de fond sont là. On n’est pas loin de ce que l’on a imaginé. »
Autre élément à intégrer d’ici à 2024, le défilé devrait compter une trentaine de bateaux « verdis » sur les 180 navires que comptera la flotte. Des embarcations qui n’étaient pas encore déployées ce lundi puisque « majoritairement encore en cours de modernisation », selon le préfet maritime.
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Mais à 459 jours de cette cérémonie inédite, la principale interrogation concerne le nombre de personnes qui pourront assister gratuitement à la cérémonie depuis les quais hauts de la Seine. Tony Estanguet reste évasif : « Il ne s’agit pas seulement d’accueillir du public, nous souhaitons garantir une expérience satisfaisante au spectateur sur les quais hauts de Seine afin que ce dernier ait une visibilité suffisante [du] défilé ».
Interrogée sur le même sujet à l’issue de la démonstration, la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a pour sa part évoqué « des annonces à l’automne sur les quais hauts ». Il faudra donc patienter un peu avant de voir défiler les athlètes sur la Seine.
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