La pénurie de médicaments s’aggrave. Il y a eu 3.747 ruptures ou risques de ruptures de stock de médicaments signalés en 2022, contre 2.160 en 2021. C’est en brandissant ce chiffre alarmant que le syndicat des laboratoires pharmaceutiques, le Leem, a dévoilé jeudi un catalogue de 24 mesures jugées nécessaires pour redresser la situation. Le Leem dénonce en particulier la pagaille régnant en France. « Il faut plus de pilotage par le gouvernement, avec la nomination d’un haut-commissaire au Médicament », résume son président Thierry Hulot.
Ce n’est qu’une des propositions réunies en sept axes d’actions. « 14.000 spécialités pharmaceutiques sont vendues en France, correspondant à 2.700 molécules. On n’empêchera pas toutes les pénuries. Il faut se concentrer sur une liste de 250 à 300 médicaments critiques », poursuit Thierry Hulot. Le ministre de la Santé doit publier d’ici juin une liste de 280 médicaments à prioriser, dont des anti-diabétiques, des anti-inflammatoires, l’amoxicilline, ou encore le paracétamol.
Mais « nos entreprises sont européennes, il faut que la liste soit établie au niveau européen », prévient le syndicat. Et d’autres mesures sont réclamées .
Manque d’information
Il faut fluidifier le fonctionnement de la chaîne pharmaceutique, des fabricants aux pharmaciens, qui dysfonctionne faute d’information. Ainsi, « aujourd’hui, les médecins ignorent quels sont les médicaments en pénurie et continuent à les prescrire. Il faut que l’information soit intégrée dans leurs logiciels d’aide à la prescription, pour qu’ils prescrivent des alternatives », souligne le Leem.
Idem pour les stocks. « Il y a quelques années, la France a eu une pénurie de corticoïdes. On s’est aperçu après qu’il y avait des stocks, mais qu’on ignorait chez qui et où », a rappelé le Leem. Le droit de la concurrence interdit aux laboratoires de partager leurs informations. Il faut une consolidation des données et un pilotage par les autorités publiques, d’où l’appel à un haut-commissariat.
Le prix est, lui, crucial pour assurer une production en Europe. Le Leem demande que la commande publique hospitalière ne choisisse pas ses fournisseurs sur le seul critère du prix. Et que les médicaments matures aux prix insuffisants soient revalorisés, pour éviter leur réexportation hors de France afin d’être revendus dans des pays aux prix plus élevés. Parmi les produits les plus courants, « une centaine de molécules a un prix en moyenne 25 % inférieur en France à l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie », souligne le Leem.
Délais de fabrication
La profession évoque aussi d’autres facteurs de pénuries moins connus. Comme l’allongement des délais de fabrication dû à l’excès de normes complexifiant le process. « Pour un même produit, on est passé en dix ans de 27 à 54 jours, les étapes de fabrication ont été multipliées par 2,5 », a témoigné Philippe Truelle, PDG des laboratoires CDM Lavoisier, spécialiste des produits injectables (poches de chlorure de sodium, morphine…).
CDM Lavoisier a subi une rupture de production en 2022 quand son fournisseur français pour un ingrédient a dû cesser sa fabrication, jugée non conforme par les autorités. « Le fournisseur alternatif était en Inde, il nous fallait 800 kilos par an et sa livraison minimum était de 50 tonnes par an, à un prix trois fois plus élevé que le Français, qui n’avait visiblement pas un prix assurant sa viabilité », a observé Philippe Truelle. Lavoisier a arrêté la commercialisation du médicament.
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