Plan logement : les professionnels tirent à boulets rouges contre le gouvernement

Plan logement : les professionnels tirent à boulets rouges contre le gouvernement
Plan logement : les professionnels tirent à boulets rouges contre le gouvernement

« On n’est pas été déçu puisqu’on n’espérait plus rien ». C’est ainsi qu’a réagi ironiquement Yannick Borde, après la révélation du plan tant attendu du gouvernement pour lutter contre la crise du logement. « Il n’y a aucune vision stratégique de moyen ou long terme, c’est une politique comptable et budgétaire du logement », a ajouté le président du réseau immobilier Procivis et maire Horizons de Saint-Berthevin, en Mayenne. Il insiste sur le fait que « ce ne sont pas des mesurettes qui vont permettre aux Français de se loger ».

Le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) se dit de son côté « très en colère ». « Aucune de nos propositions n’a été retenue » par l’exécutif, regrette-t-il. Jusqu’au bout, il aura tenté de convaincre le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, de l’efficacité du dispositif Pinel d’investissement locatif et de l’opportunité de le prolonger au-delà de 2024, dans « une situation exceptionnelle ». Le Pinel – jugé trop coûteux pour les finances publiques -, est bel et bien mort et enterré.

« Disparition de l’investisseur particulier »

L’idée de créer un statut de bailleur privé, qui aurait permis au propriétaire-bailleur d’amortir son bien sur la durée, a de son côté été écartée. Ce dispositif pérenne d’incitation à investir dans le logement neuf destiné à la location, également soutenu par la Fédération française du bâtiment (FFB) notamment, a également été jugé trop dispendieux.

La FPI constate aussi l’absence d’aides aux maires bâtisseurs – dans un contexte où de nombreux élus locaux disent leur difficulté à financer de nouveaux équipements publics lorsqu’ils autorisent la création de logements. Tout juste se réjouit-elle du prolongement du prêt à taux zéro (PTZ), ce dispositif d’aide à l’accession à la propriété pour les ménages modestes, jusqu’en 2027. Une disposition qui, selon Pascal Boulanger, « va dans le bon sens ».

Mais pour Yannick Borde, le recentrage du PTZ sur l’achat de logements collectifs neufs en zones tendues, et sur l’ancien à rénover en zone détendue, est une aberration. « Le PTZ est le seul élément de solvabilisation de l’accession sociale à la propriété. Aujourd’hui, les montants et pourcentages de PTZ varient déjà selon les zones. J’aurais souhaité qu’on le maintienne dans sa forme actuelle encore pendant cinq ans. Le gouvernement le rabote. C’est à mon avis une faute criminelle ».

« Le gouvernement a appuyé sur le détonateur »

Il note que dans un certain nombre de villages de France, la densification ne peut se faire par la construction d’immeubles et que même si les maisons doivent être construites différemment, elles demeurent une aspiration des Français. Pour lui, c’est un véritable « coup de grâce » porté à la construction de maisons.

« Exclure la maison individuelle du PTZ, c’est punir 66 % des accédants modestes à la propriété. Ils étaient 33.000 en 2022 à accéder à la propriété en maison grâce au PTZ sur les 50.000 ménages qui ont pu en bénéficier », a d’emblée réagi sur Twitter Grégory Monod, le président de Pôle Habitat FFB.

S’agissant du Pinel, le président de Procivis était favorable à sa disparition. Mais à condition que le statut de bailleur privé puisse voir le jour. « C’est le premier gouvernement depuis trente-sept ans qui supprime l’investisseur particulier du paysage du logement », souligne-t-il, se montrant sceptique sur le fait que les investisseurs institutionnels pourront à eux seuls prendre le relais.

« On va mettre à mal une filière et cette fameuse bombe sociale sur laquelle nous avons alerté va exploser. C’est le gouvernement qui a appuyé sur le détonateur », ajoute-t-il. « Nous sommes dans le mur et personne ne veut l’entendre », abonde Norbert Franchon, le président du groupe Gambetta.

« Un décalage entre le discours et les mesures »

Du côté du logement social aussi, l’heure est à la déception. « Je ne suis absolument pas satisfaite, ni au niveau général, sur les enjeux d’accès au logement, ni sur le logement social. Il y a un vrai décalage entre le discours offensif du gouvernement [sur la crise du logement, NDLR] et les mesures proposées qui n’en sont pas », regrette ainsi Emmanuelle Cosse, la présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui fédère les organismes HLM.

Certes, l’annonce du déblocage d’une enveloppe – dont le montant n’est pas encore connu – pour la réhabilitation des logements sociaux, va dans le bon sens. Mais « il n’y a aucune mesure permettant la relance de la construction », regrette-t-elle.

L’exécutif « ne veut ni toucher à la TVA [l’USH demande de longue date un retour à une TVA à 5,5 % sur la construction et la rénovation de logements sociaux, NDLR] ni toucher à la RLS [la réduction des loyers de solidarité imposée par le gouvernement aux bailleurs sociaux qui a selon eux grevé leur capacité d’investissement, NDLR] », ajoute-t-elle. Dans ces conditions, la présidente de l’USH « voit mal comment écrire un pacte de confiance avec le gouvernement ». La Première ministre, Elisabeth Borne, qui doit s’exprimer en fin de journée, s’est-elle réservé quelques autres annonces ? Le secteur est très pessimiste.

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