Présidence du Medef : Patrick Martin et Dominique Carlac’h, le choc des styles

Présidence du Medef : Patrick Martin et Dominique Carlac'h, le choc des styles
Présidence du Medef : Patrick Martin et Dominique Carlac'h, le choc des styles

Devant la Cinémathèque, de grandes photos des couples stars du « Mépris » de Jean-Luc Godard et de « La La Land » de Damien Chazelle accueillent les visiteurs. Le Medef rêvait-il d’un mélodrame tragique ou d’une comédie musicale nostalgique pour son duo de prétendants ?

La séance inhabituelle qui s’est donnée ce mardi dans le temple de la cinéphilie parisienne aura été en fin de compte un peu moins haute en couleurs. Devant des membres de l’assemblée générale de l’organisation patronale réunis en ce lieu singulier, les deux candidats à la succession de Geoffroy Roux de Bézieux auront tenté de marquer leurs différences avant le scrutin du 6 juillet .

Le match des positionnements

« On sait bien qu’ils sont d’accord sur l’essentiel ; ce qui comptait, c’était de sentir la personnalité de chacun », relevait un participant à l’issue de la réunion. Et de fait, Dominique Carlac’h et Patrick Martin auront chacun essayé de faire entendre leur petite musique malgré une partition assez proche – personne n’aura été surpris d’apprendre qu’ils promettaient tous deux une nouvelle baisse des impôts de production et moins de réglementations.

A chacun son positionnement. Favori du scrutin, Patrick Martin a joué sans barguigner la carte de l’expérience. « C’est un sujet qui me parle », « c’est un sujet que je connais très bien » : se baladant sur scène avec un micro à l’oreille façon Steve Jobs – avec toutefois un souffle trahissant un peu de stress par moments – l’actuel numéro deux du Medef a voulu faire la preuve de sa connaissance approfondie des dossiers. Il a promis plusieurs fois un « départ lancé » s’il devait prendre la tête de l’organisation, avec un programme mettant la croissance au centre.

Avant lui, Dominique Carlac’h, dans un discours délivré de façon plus classique au pupitre, avait pris le contre-pied, posant l’alternative entre un « Medef dans la continuité des années passées » ou « un Medef embrassant la modernité dans un monde en profonde mutation ». « L’incarnation, ça n’a rien de futile », a-t-elle vanté, promettant un changement d’ère.

L’actuelle porte-parole du Medef veut « prendre à bras-le-corps » certaines tendances émergentes. « Penser que le Medef pourra feindre de ne pas voir le nouveau rapport au travail, c’est ancrer notre organisation dans le passé », a-t-elle mis en garde.

Il reste à voir si cet exercice – inédit dans une course à la présidence de l’organisation patronale – est de nature à bousculer les pronostics, qui donnent jusqu’à présent Patrick Martin favori. « Il ne faut pas oublier qu’une élection pour la tête du Medef, ça ressemble à une élection sénatoriale avec des grands électeurs à convaincre », rappelle un membre du comité exécutif présent ce mardi.

Sur les quelque 1.100 votants, seule une centaine s’était déplacée dans les fauteuils confortables de la Cinémathèque, et environ 400 étaient connectés à distance. « Les auditions ne vont pas tout changer », reconnaît un membre du clan Carlac’h.

L’avance de Patrick Martin

Il va donc falloir continuer à labourer le terrain – dans les fédérations nationales et les Medef territoriaux – pour les deux prétendants. « Dominique Carlac’h est une candidate sérieuse, mais le rapport de force reste favorable à Patrick Martin, avec notamment déjà de nombreux soutiens engrangés », estime un très bon connaisseur du Medef. L’actuel numéro deux peut déjà se targuer d’avoir derrière lui de nombreuses fédérations locales, mais aussi les puissantes fédérations de la métallurgie (UIMM) et du bâtiment.

« Il a plus une tête d’électeur du Medef, ça peut aider », estime un membre du comité exécutif. Dans son discours, Patrick Martin a d’ailleurs multiplié les anecdotes sur son expérience à la tête de son ETI, Martin Belaysoud Expansion.

Le camp de Dominique Carlac’h veut toutefois croire que cette avance est en train d’être grignotée. Lundi, la présidente de D & Consultants a fait filtrer des premiers soutiens de prestige, celui de la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, du président de Renault, Jean-Dominique Senard, puis celui du président de la Fédération d’hospitalisation privée, Lamine Gharbi.

Tous vantent le « dynamisme », le « courage », une « vision moderne et concrète ». « Ce sont des soutiens, pas des votants », persifle-t-on dans le camp Martin. « J’ai installé le match », répond Dominique Carlac’h.

Dans cette guerre des nerfs, les deux prétendants doivent se retrouver le 26 juin prochain pour un débat télévisé de deux heures sur BFM Business, a priori plus agité que la succession de monologues qui s’est tenue à la Cinémathèque. Ce sera une première pour une élection à la tête du Medef.

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