Présidentielle américaine : en employé de McDonald’s, Trump fait l’homme-sandwich pour la classe moyenne

Présidentielle américaine : en employé de McDonald’s, Trump fait l’homme sandwich pour la classe moyenne
Présidentielle américaine : en employé de McDonald’s, Trump fait l’homme sandwich pour la classe moyenne

Il y a deux sortes de candidats à la présidentielle américaine. Il y a ceux qui prétendent avoir, dans leur jeunesse, fait des frites à McDonald’s. Et il y a ceux qui font des frites et les servent à leurs fans au McDonald’s pendant la campagne. Trump est de ceux-là. Mise en scène aux petits oignons, dimanche dans l’après-midi, dans cet établissement de Feasterville-Trevose, en banlieue nord de Philadelphie, alors que le candidat républicain était en route pour Lancaster, parmi les Amish, dans le plus important des États-clés pour lequel aucun sondage n’arrive à départager les deux rivaux.

Arrivé sur place, Trump s’est lancé dans ces petits sketches où il excelle : « Je viens chercher du boulot ! » Ajoutant, alors qu’il était en train de troquer sa veste de costume contre le tablier d’un employé : « J’ai toujours voulu travailler chez McDonald’s, mais je ne l’ai jamais fait. Je me présente contre quelqu’un qui a dit qu’elle y a travaillé, mais il s’est avéré que cette histoire était bidon. » Allusion à ce que Kamala Harris, candidate aux primaires démocrates en 2019, avait déclaré alors, assurant qu’elle avait travaillé pour le célèbre géant du fast-food pendant l’été 1983 à Alameda, en Californie, alors qu’elle était encore étudiante à l’université Howard de Washington (une fac d’élite pour les Noirs américains). Or, aucune trace de ce job d’été n’a jamais été trouvée. McDonald’s a toutefois indiqué qu’ils ne conservaient pas sur une si longue période les contrats de ses anciens employés.

Harris derrière une friteuse : l’anecdote avait été beaucoup utilisée lors de la convention démocrate de Chicago, en août dernier, pour souligner à quel point la candidate était une personne comme les autres. Bill Clinton avait même plaisanté sur le fait que Kamala « avait passé plus de temps dans un McDo que [lui] »… autodérision faisant référence à son ancien amour pour la junk food, les hamburgers en particulier (depuis un quadruple pontage suivi d’une angioplastie, le 42e président est végétarien et fait attention à sa ligne).

Un Américain sur huit a travaillé au moins une fois dans sa vie pour McDonald’s

En août, Tim Walz, gouverneur du Minnesota et colistier d’Harris, en avait rajouté une couche (de bacon) lors d’un meeting : « Vous savez que la vice-présidente a grandi dans une famille de classe moyenne et qu’elle a commencé à travailler dans un McDonald’s alors qu’elle était étudiante ? Pouvez-vous simplement imaginer Donald Trump travaillant dans un McDonald’s, essayant de faire un McFlurry ou quelque chose comme ça ? Il ne serait pas foutu de faire fonctionner cette machine ! »

Retour sur le parking du McDo de Feasterville-Trevose… Le restaurant avait été fermé pour les besoins de cette opération de communication. Et les clients qui faisaient la queue en voiture au McDrive, soigneusement sélectionnés et fouillés par les services secrets. Pas question – après trois tentatives d’assassinat – qu’un énième incident vienne ternir la séquence friteuse. Trump, lui-même amateur de malbouffe (on le voit souvent entre deux meetings manger du KFC ou des Big Mac avec couteau et fourchette dans son avion personnel), s’est donc installé hier, devant un bain d’huile, panier métallique en main, puis s’est présenté par la fenêtre du guichet pour livrer les automobilistes épatés – malgré les heures d’attente – d’être servis par l’ancien et possiblement futur président de la plus puissante nation du monde.

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N’y voir qu’un spectacle destiné, à un peu plus de deux semaines de l’élection, à amuser ses supporters, quitte à se fritter à distance avec Harris – dont c’était au même moment le 60e anniversaire – c’est se mettre du ketchup dans les yeux. La séquence burger en dit davantage sur l’Amérique qu’il n’y paraît. Un Américain sur huit a travaillé, au moins une fois dans sa vie, pour McDonald’s. L’enseigne n’est pas seulement réservée à des jobs d’été ou des boulots pour étudiants. Aux États-Unis, il n’est pas rare d’être servi par des employés de plus de 60 ans qui n’arrivent pas à finir le mois sur leur seule retraite.

Co-auteur du livre L’Émergence d’une majorité populiste (éditions Bombardier, non encore traduit), Troy Olson, membre du Parti républicain, très actif dans la région de New York, explique au JDD que « cette opération a été conçue pour montrer à quel point Trump sait y faire avec les gens ordinaires », ajoutant que « la gauche ne comprend pas l’attrait (de McDonalds’) sur le peuple parce qu’elle n’est pas intellectuellement curieuse à ce sujet qu’elle a ont tout simplement oblitéré ». Pour Olson, « Harris ne comprend tout simplement pas le pays qu’elle prétend vouloir diriger et pour cause, elle n’a pas été élevée ici (elle a passé son enfance au Québec, NDLR) et les grandes villes de Californie ne sont plus l’Amérique depuis longtemps ».

« Harris ne comprend tout simplement pas le pays qu’elle prétend vouloir diriger »

De bonne guerre, les démocrates ont depuis longtemps dénoncé cet « homme né avec une cuillère en argent dans la bouche » et qui n’a jamais eu besoin de travailler dans un fast-food pour payer ses études. « Et alors ?, s’insurge Olson… Roosevelt et Kennedy, eux aussi, sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche. » Une façon de rappeler que le Parti démocrate de l’époque comprenait les classes populaires qui ont désormais déserté ses rangs pour ceux des républicains.

L’opération a duré quelques dizaines de minutes. Le temps de prendre des photos. « Si bonnes que vous pourriez presque croire qu’elles ont été générées par l’intelligence artificielle », se félicite Gavin Wax, le patron des Jeunes républicains de New York, le plus vieux – et plus puissant – club du genre aux États-Unis. Ce n’est pas la première fois que le milliardaire s’essaie à d’autres métiers que le sien. En 2011, alors qu’il n’était pas encore engagé en politique, Donald Trump avait réalisé un clip, dans son hôtel de Chicago, où on le voyait au room service, mais aussi comme homme de ménage, bagagiste et « dog sitter ».

L’illusion d’hier était si drôle qu’elle a généré une foule de commentaires sur les critiques Google du McDonalds en question. On peut notamment y lire : « Super service de Trump et en plus il a payé pour la nourriture. » Ou encore : « Trump y a travaillé plus longtemps que Kamala »… Sans oublier les critiques, acides, du camp d’en face : « La nouvelle mascotte orange a fait peur à mes enfants. » La mayonnaise McDo n’a visiblement pas pris auprès chez certains électeurs.

L'un des nombreux commentaires Google de l'établissement visité par Donald Trump.

L’un des nombreux commentaires sur la page Google de l’établissement visité par Donald Trump. © Capture d’écran Google

La performance de Trump n'a pas plu à tout le monde.

La performance de Trump n’a pas plu à tout le monde. © Capture d’écran Google

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