Quand la politique perce sur les réseaux, la démocratie trinque

Publié24. octobre 2024, 08:17

SuisseQuand la politique perce sur les réseaux, la démocratie trinque

De plus en plus de partis et de politiciens adoptent les codes des réseaux et s’en servent dans leurs campagnes. Avec plusieurs effets qui transforment le débat politique.

Pauline Rumpf
par
Le PS et l'UDC sont les plus actifs sur les réseaux sociaux, ici le Vaudois Benoît Gaillard et le président de l'UDC Marcel Dettling.

Le PS et l’UDC sont les plus actifs sur les réseaux sociaux, ici le Vaudois Benoît Gaillard et le président de l’UDC Marcel Dettling.

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Tout va très vite sur les réseaux, et il est déjà loin le temps où les premiers pas des politiciens romands sur tiktok faisaient sourire. Peu à peu, partis et élus intègrent les codes et parviennent à en faire une plateforme de communication redoutable, rapporte le «Tages-Anzeiger». Des chercheurs s’en inquiètent: sans le filtre médiatique, c’est la porte ouverte à la polarisation et aux fake-news.

Contourner les médias classiques

Dans la nouvelle émission Youtube du président de l’UDC Marcel Dettling, on affirmait par exemple récemment que les viols augmentaient en Suisse, et qu’une majorité de délits sont commis par des non-Suisses; des informations démenties par le journal. Or, pour le politologue Michael Hermann, il ne fait pas de doute qu’une présence efficace sur les réseaux influence les élections, à l’image du parti d’extrême-droite allemand AfD ou de Jordan Bardella en France. «Ça nous permet de transmettre nos contenus de manière claire et nette», confirme la porte-parole de l’UDC Andrea Sommer.

Un effet qui ne fait pas trop peur, pour l’instant, au syndicaliste et élu lausannois Benoît Gaillard, actif sur Tiktok. «En Suisse, il reste une sorte de décence démocratique à respecter la vérité, et des garde-fous. Mais l’exemple américain montre que ce n’est pas éternel. Le rôle des médias reste essentiel.»

Les réseaux adorent l’émotion

Les émissions de l’UDC cartonnent en Suisse alémanique, grâce à des thèmes porteurs. «Les réseaux sociaux ont un fort potentiel émotionnel, c’est ce que visent les partis», poursuit Michael Hermann. Les Romands l’ont compris aussi: sur Tiktok, l’ex-UDC yverdonnois Ruben Ramchurn traque les dealers, et le socialiste Benoît Gaillard parle logement et pouvoir d’achat.

«C’est une super plateforme de dialogue, et ça permet de fédérer une petite communauté, décrit-il. Certains me suggèrent des thèmes, ou demandent des explications, c’est plutôt constructif. Par contre, c’est sûr que c’est du boulot!»

Parfait pour toucher les jeunes

Les réseaux sont une arme redoutable pour toucher les jeunes, et susciter un sentiment d’appartenance et de masse. Dans le cas de l’AfD, les internautes oublient par exemple facilement qu’ils sont face à un parti extrême. Pour Michael Hermann, ces évolutions sont un risque pour la démocratie, sachant que toujours plus de gens ne s’informent que sur les réseaux. «La formation de bulles d’opinion y est renforcée», dit-il. Or, les contenus clivants rendent plus difficile le compromis de fond.

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