La province du Bas-Uele dans le nord de la République Démocratique du Congo fait face à une détérioration de la situation sécuritaire.
Entre les 11 et 14 mars, des acteurs non-identifiés ont lancé des incursions dans le territoire d’Ango, raconte Théophile Zagbina Zegino, Coordinateur de la Société civile, Force Vive de Banda.
« Dans la localité Gwane, on avait kidnappé deux enfants, une fille et un garçon. Dans la localité de Digba, on avait kidnappé 16 filles et 13 garçons. Une journée après, dans la savane de Sukadi, on avait kidnappé quatre chasseurs qui revenaient à la chasse. Les quatre chasseurs ont été relâchés quelques temps après. Et au total c’était 35 personnes enlevées », explique-t-il.
La LRA dans le viseur
Après avoir été relâchées, deux filles ont été retrouvées le lundi 25 mars. Pour les locaux, ces incursions dans le territoire ne sont pas sans rappeler les méthodes de l’armee de resistance du seigneur, – connu sous le nom de « LRA » – un groupe armé ougandais qui, en 2008, avait été à l’origine de l’enlevement de nombreux enfants enrolés ensuite comme combattant dans le groupe.
Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du gouvernement congolais, l’a assuré lors d’un Conseil des ministre en mars. La LRA est bien coupable de ces accusations, dit.il.
Opérés par des milices ougandaises de la LRA, ces actes de terrorisme visent particulièrement les adolescents. Au regard de la gravité des faits, il a demandé au vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité de prendre toutes les dispositions utiles pour traquer les auteurs de ces actes en vue de la libération des otages et de l’éradication de ce phénomène qui perturbe non seulement la vie des paisibles citoyens, mais aussi et surtout le bon déroulement de la scolarité des enfants de la contrée.
La présence d’autres groupes armés
Plusieurs groupes sont actifs dans la région où il y a également le phénomène de la transhumance donnant lieu a des violences entre cultivateurs locaux et éleveurs, incitant à la création des groupes d’auto-défense. En janvier, une attaque a eu lieu dans deux localités d’Ango.
Pour Agenonga Chober, professeur specialiste des groupes armés à l’Université de Kisangani, la responsabilité de la LRA dans les derniers évènements n’est pas claire.
« Si certains pointent la LRA comme étant responsable de ces enlèvements, il faut rappeler que officiellement, il n’y a plus de combattants de la LRA dans la région depuis qu’on a lancé le processus de désarmement en trois phases dont la dernière phase est achevée en septembre dernier. Et lors de cette dernière vague de la reddition des combattants de la LRA, 61 ex-combattants ont rendu les armes, ils ont été rapatriés en Ouganda et certains sont en train même de suivre des formations, en vue de leur réinsertion sociale au nord de l’Ouganda dans le district de Gulu. »
En effet, la LRA existe toujours dans la region transfrontalière entre la RCA, la RDC et le Soudan du Sud mais l’effectif exact de ses combattants n’est pas connu,bien qu’il soit considéré comme faible.
Joseph Kony, le chef des rebelles, recherché par le Cour Pénal Internationale, reste introuvable.
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