Rébellion de Wagner : Les mercenaires se retirent de ses positions en Russie après le volte-face de Prigojine

Rébellion de Wagner : Les mercenaires se retirent de ses positions en Russie après le volte face de Prigojine
Rébellion de Wagner : Les mercenaires se retirent de ses positions en Russie après le volte face de Prigojine

LE POINT SUR LA SITUATION – Après une journée de tension extrême, les mercenaires de Wagner qui marchaient sur Moscou ont quitté Rostov-sur-le-Don à la suite d’une médiation menée par le président biélorusse.

Le niveau de tension spectaculaire provoqué pendant 24 heures en Russie par le groupe Wagner, emmené par son chef impétueux Evguéni Prigojine, est retombé quasi instantanément samedi 24 juin au soir quand l’homme a annoncé avoir trouvé un accord par l’intermédiaire du président biélorusse Loukatchenko. Ses troupes, qui marchaient vers Moscou, ont fait demi-tour sur ses ordres, et ont même quitté, vers minuit, la ville de Rostov-sur-le-Don, où avait débuté leur avancée en Russie. Retour sur 24 heures où le pouvoir a semblé vaciller face à l’organisation paramilitaire.

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Wagner investi Rostov-sur-le-Don

Les hommes de Wagner investissent, dans la nuit de samedi, la ville de Rostov-sur-le-Don, dans le sud-ouest du pays, près de la frontière ukrainienne. C’est ici que se trouve un quartier général de l’armée, centre névralgique des opérations pour la guerre en Ukraine. À 7h30, heure locale (8h30, heure de Paris), Evguéni Prigojine publie une vidéo sur Telegram dans laquelle il revendique avoir pris le contrôle de ce quartier général et des autres installations militaires de la ville.

Les services de sécurité russes (FSB) l’accusent de vouloir déclencher une guerre civile. Evguéni Prigojine rétorque ne pas vouloir de «coup d’État militaire» mais une «marche pour la justice». Il revendique 25.000 hommes et prévient : «Si quelqu’un se met en travers du chemin, nous détruirons tout le monde. Nous allons jusqu’au bout.»

Des hommes de Wagner à Rostov-sur-le-Don, samedi matin. STRINGER / AFP

La menace est prise très au sérieux au sommet de l’État russe. Pendant la nuit, le procureur général a ouvert une enquête pour «mutinerie armée». Le président, Vladimir Poutine, dit suivre la situation de près. À Moscou, et dans d’autres régions limitrophes, le «régime d’opération antiterroriste» est déclenché, et permet notamment de restreindre les déplacements. L’accès à Google Actualités est coupé.

Poutine dénonce une «trahison»

«Nous faisons face à une trahison.» Vers 10 heures (9 heures à Paris), Vladimir Poutine prend la parole dans une brève allocution. Évoquant les «ambitions démesurées» d’Evguéni Prigojine, sans jamais le nommer, il prévient que «les responsables seront traduits devant la justice» et appelle les hommes de Wagner à cesser leur rébellion. Le président russe reconnaît toutefois que «la situation à Rostov-sur-le-Don est difficile». Il entame alors une tournée d’appels à ses alliés biélorusse, turque, kazakh et ouzbek.

Dans le même temps, les troupes de Wagner se rapprochent de Moscou : des hommes sont désormais autour de la ville de Voronej, à mi-chemin entre Rostov-sur-le-Don et la capitale. Des combats y ont lieu avec l’armée régulière. Des colonnes de Wagner sont bombardées sur l’autoroute, et la milice revendique avoir abattu trois hélicoptères russes.

Des véhicules de Wagner, près de Voronej. Au fond, de la fumée s’échappe d’un dépôt de carburant incendié. STRINGER / REUTERS

Les hommes de Wagner progressent vers Moscou

La capitale se barricade : les déplacements sont restreints, des checkpoints sont installés au sud de la ville, et l’autoroute M-4, qui relie Rostov-sur-le-Don, Voronej et Moscou est fermée. Rien ne semble arrêter les hommes de Wagner, qui, en milieu d’après-midi, ont atteint la région de Lipetsk, à moins de 400 km du Kremlin. Le maire de Moscou demande aux habitants de rester chez eux et décrète le lundi «jour chômé».

En début de soirée, Kiev annonce des avancées dans plusieurs directions du front Est. Le président Volodymyr Zelensky évoque «la faiblesse de la Russie» et raille Vladimir Poutine qui «envoie des centaines de milliers de personnes à la guerre pour finalement se barricader dans la région de Moscou pour se protéger de ceux qu’il a lui-même armés».

Prigojine ordonne à ses troupes de faire demi-tour

Mais, peu après 20 heures locales (19 heures à Paris), coup de théâtre. Dans un message audio sur Telegram, Evguéni Prigojine annonce avoir accepté une offre du président biélorusse Alexandre Loukachenko, avec qui il a passé la journée à négocier. «Une option absolument favorable et acceptable» qui comprendrait «des garanties de sécurité pour les combattants de Wagner», évoque vaguement le chef de Wagner. Alors qu’il revendiquait d’être à 200 km de Moscou, il ordonne à ses troupes de rentrer dans leurs bases pour «éviter une effusion de sang». Vladimir Poutine, fait savoir Minsk, a «remercié» Alexandre Loukachenko «pour le travail accompli» en médiateur entre Wagner et le pouvoir russe, sans toutefois détailler les termes de l’accord.

En moins de deux heures, la pression retombe comme un soufflé. À Rostov-sur-le-Don, les hommes de la milice commencent à se retirer de la ville, acclamés par des habitants qui scandent «Wagner ! Wagner !». Vers minuit, le gouverneur de la région confirme que les troupes sont parties.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, indique que les combattants de Wagner ne seront pas poursuivis «en reconnaissance des services rendus» sur le front ukrainien. Quant à Evguéni Prigojine, les poursuites sont également abandonnées, mais il devra s’installer en Biélorussie. On ignore, ce dimanche matin, où se trouve le patron du groupe paramilitaire, mutique depuis son message annonçant le retrait de ses troupes. Quelques heures plus tôt pourtant, il promettait à grand bruit d’«aller jusqu’au bout» et de «libérer le peuple russe».

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