Syndicats de police : un tract incendiaire d’Alliance et d’Unsa-police, révélateur de l’exaspération des troupes

Syndicats de police : un tract incendiaire d’Alliance et d’Unsa police, révélateur de l’exaspération des troupes
Syndicats de police : un tract incendiaire d’Alliance et d’Unsa police, révélateur de l’exaspération des troupes

Un groupe de CRS à l'une des entrées du quartier Pablo-Picasso, à Nanterre, dans la nuit du 29 au 30 juin 2023. Un groupe de CRS à l'une des entrées du quartier Pablo-Picasso, à Nanterre, dans la nuit du 29 au 30 juin 2023.

« Hordes sauvages » de « nuisibles », « Chienlit » subie « depuis des décennies », « les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience »  : en vingt lignes d’un communiqué incendiaire, Alliance et Unsa-Police, deux des principaux syndicats de policiers, ont jeté de pleins baquets d’huile sur un brasier d’émeutes… avant de rétropédaler en urgence face aux vives réactions suscitées par leur prise de position.

Si la droite s’est montrée discrète, la gauche a tonné contre une « menace de sédition », selon la députée écologiste Sandrine Rousseau.  « Les “syndicats” qui appellent à la guerre civile doivent apprendre à se taire, a tweeté Jean-Luc Mélenchon. On a vu les comportements meurtriers sur lesquels débouchent ce genre de propos. » Secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, s’est quant à lui indigné d’un « véritable appel à la sédition ». « Le syndicat Alliance promet la guerre civile », a pour sa part dénoncé Yannick Jadot, eurodéputé EELV.

Deux heures après la publication de ce premier communiqué, Alliance et l’Unsa-Police ont été contraints de revenir sur leurs propos, en fustigeant « la déformation que peuvent faire certains politiques ». Dans un exercice de justification acrobatique, les deux organisations ont développé « quelques explications de texte pour les mauvais esprits ». La mention d’une « guerre » ? Une simple « image relatant ce que subissent nos collègues chaque jour sur le terrain ». « Nous sommes face à une guérilla urbaine et non plus face à des violences urbaines, ont avancé les syndicats. C’est donc contre une guerre urbaine que nos collègues luttent pour gagner ». La « résistance » ? « Nous parlons de résistance syndicale, de combats syndicaux à venir », ont-ils encore interprété a posteriori. Quant aux « nuisibles », il fallait voir dans ce terme la banale évocation de « ceux qui veulent nuire aux valeurs de notre République ».

« Au bord de l’implosion »

Pour outranciers qu’aient pu être les premiers propos tenus par les deux syndicats et peu convaincant que puisse paraître un tel exercice de justification, ils ont toutefois atteint leur véritable cible : une base policière ulcérée par l’incarcération du brigadier motocycliste auteur du tir mortel sur le jeune Nahel M., mardi 27 juin, à Nanterre (Hauts-de-Seine) ; par les consignes de retenue au cours de la première nuit d’émeutes alors que se multipliaient affrontements et pillages ; par les centaines de blessés dans ses rangs et l’agression filmée de deux fonctionnaires hors service à Marseille jeudi. Mobilisée de longs mois à l’occasion de la crise des retraites, régulièrement accusée de violences, la police apparaît, comme le résume un fonctionnaire, « au bord de l’implosion ».

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